dire bien des choses à contre-temps. Vous me souhaitez ici, vous croyez que je passerai l’hiver en Bretagne ; j’en ai vu l’heure et le moment ; mais enfin me voilà, me voilà, ma très-chère, et je vous avoue que j’en suis ravie.
1680
866. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ À MADAME ET À MONSIEUR DE GRIGNAN.
Je viens de mander à Mme de Coulanges que je suis toute décontenancée d’être à Paris dans cette saison, et que je ne m’y suis jamais trouvée à telle fête[2] : si Monsieur le Coadjuteur veut prendre ce jeu de mots pour lui[3] je le lui donne de tout mon cœur. Elle me mande[4] qu’elle a reçu une de vos lettres tellement jolie et plaisante, qu’elle ne se peut lasser de la lire ; et vous avez le courage de me mander par le même ordinaire[5] que votre style est fade, et ressemble comme deux gouttes d’eau à celui de cette dame qui écrivit à M. de Coulanges dans ma lettre. Vous méritez bien d’être grondée quand vous dites de ces choses-là.
Si vous voulez, ma chère fille, que je vous parle libre-
- ↑ Lettre 866 (revue en partie sur une ancienne copie). — 1. Dans notre manuscrit : « À Paris, ce 1er novembre. »
- ↑ « À une telle fête. » (Éditions de 1737 et de 1754.)
- ↑ 3. Monsieur le Coadjuteur ne haïssoit pas de jouer quelquefois sur les mots. (Note de Perrin, 1754.)
- ↑ 4 Si Monsieur le Coadjuteur veut prendre cette sottise, je le lui donne de tout mon cœur. Mme de Coulanges m’écrit, etc. » (Éditions de 1737 et de 1754.)
- ↑ 5. « Par le même courrier. » (Ibidem.) — Notre manuscrit ne donne pas la fin de cette phrase (« et ressemble, etc. »), et s’arrête après le premier alinéa de la lettre.