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est divine ; vous ne l’avez pas sentie. Mlle de Méri est toujours agitée de son petit ménage ; j’y fais tout de mon mieux, je vous assure, et j’en ai de bons témoins. Tous les amis de mon petit-fils sont venus ici tout effrayés de sa maladie, M. de Sape, M. de Barrillon, Mme de Sanzei, Mlles de Grignan. J’ai mille baisemains à vous faire de Mlle de Vauvineux[1]. Je vous embrasse, les belles, et Monsieur votre père, et pour vous je n’ai point de paroles qui puissent vous faire assez comprendre combien je suis parfaitement et uniquement à vous. Le bon abbé vous assure de ses services.

Il s’est fait une belle confusion dans toutes les feuilles ; je n’y connois plus rien. Je crois que M. de Grignan sera aussi étonné que vous de la nouvelle du jour.


1679

755. DE MADAME DE SÉVIGNÉ À MADAME DE GRIGNAN.

À Paris, vendredi 24e novembre.

Mon Dieu ! ma très-chère, l’aimable lettre que je viens de recevoir de vous ! Quelle lecture ! et quel plaisir de vous entendre discourir sur tous les chapitres que vous traitez ! Celui de la médecine me ravit ; je suis persuadée qu’avec cette intelligence et cette facilité d’apprendre que Dieu vous a donnée, vous en saurez plus que les médecins : il vous manquera quelque expérience, et vous ne tuerez pas impunément[2] comme eux ; mais je me fierois bien plus à vous qu’à eux pour juger d’une maladie. Il est vrai que

  1. 24. Sur Mlle de Vauvineux, voyez tome II, p. 74, note 5 ; et sur son prochain mariage avec le prince de Guémené, voyez la lettre à Mme de Grignan, du 6 décembre suivant.
  2. LETTRE 755. — 1. Voyez plus haut, p. 71, note 8.