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1679 eau, et pour vous ôter de peine. Je hais bien toutes ces fièvres qui sont autour de vous ; peut-être que votre saignée aura sauvé votre pauvre officier.

Le chevalier vous mande toutes les nouvelles ; il en sait plus que moi, quoiqu’il soit un peu incommodé de son bras, et par conséquent assez souvent dans sa chambre. Je le fus voir hier, et le bel abbé ; il me faut toujours quelque Grignan ; sans cela il me semble que je suis perdue. Vous savez comme M. de la Salle[1] a acheté la charge de Tilladet ; c’est bien cher pour être subalterne de M. de Marsillac : il me semble que j’aime mieux[2] les subalternes des charges de guerre. On parle fort du mariage de Bavière[3]. Si l’on faisoit des chevaliers[4], ce seroit une belle affaire ; je vois bien des gens qui ne le croient pas.

J’ai reçu une lettre[5] de bien loin, que je vous garde ; elle est pleine de tout ce qu’il y a au monde de plus reconnoissant, et d’un tour admirable. Pour le pauvre Corbinelli[6], hélas ! il ne lui faut rien, il ne demande rien ;

  1. 3. Louis de Caillebot marquis de la Salle, sous-lieutenant des chevau-légers, acheta la charge de maître de la garde-robe, qu’avait le marquis de Tilladet, lorsque ce dernier fut nommé capitaine-lieutenant des Cent-Suisses de la garde du Roi, à la place du marquis de Vardes. (Note de l’édition de 1818.) Voyez tome V, p. 460. — La nomination du marquis de la Salle est dans la Gazette du 21 octobre.
  2. 4. « C’est bien cher de donner cinq cent mille francs pour être subalterne de M. de Marsillac ; j’aimerois mieux, ce me semble etc. » (Édition de 1754.)
  3. 5. Du mariage du Dauphin, qui eut lieu, comme nous venons de le dire, le 7 mars 1680.
  4. 6. Des chevaliers de l’ordre : voyez tome V, p. 548, note 5, et les lettres des 2 et 8 novembre suivants, p. 74 et 78.
  5. 7. Tout ce qui suit, jusqu’à : « Il me paroit qu’elle a bien envie, » p. 58, manque dans l’édition de 1754.
  6. 8. Voyez la lettre du 4 octobre précédent, p. 33. — Tout ce qui suit le nom de Corbinelli, jusqu’à : « je ne sais point de cœur, » ne se lit que dans notre manuscrit.