1679 vient respirer un air qui convient à ses affaires et à sa santé.
J’ai[1] grand regret que Pauline soit chassée du logis ; je vous en crois dehors vous-même, car vous n’aurez guère laissé languir votre convocation, afin de ne donner pas le temps au gouverneur de se raviser ; il n’y a pas d’apparence qu’il y songe cette année. On est persuadé que Sa Majesté va faire commencer les propositions du mariage de Bavière[2] par M. le président Colbert[3], qu’on croit qui va partir : tout cela est encore en l’air.
Vous savez la querelle[4] de M. de Ventadour et du duc d’Aumont. Ce dernier revenoit de Bourbon avec sa femme, la duchesse de Ventadour et le chevalier de Tilladet. M. de Ventadour étoit à une de ses terres dans ce même pays, appelée la Motte[5]. Il avoit prié sa femme d’y venir ; il en envoie prier toute la compagnie ; on le refusa[6] ; il vint lui-même, et ne fut pas bien reçu, parce que, de la dînée à la couchée, les suivant partout, ses discours étoient un peu entremêlés de menaces et d’injures : il
- ↑ 5. Cet alinéa et le suivant manquent dans l’édition de 1734, qui ne donne que la phrase : « On est persuadé que Sa Majesté, etc., » et la place vers la fin de la lettre, immédiatement avant notre dernier paragraphe.
- ↑ 6. Le mariage du Dauphin avec la fille de l’électeur de Bavière eut lieu en effet, nous l’avons déjà dit, le 7 mars de l’année suivante.
- ↑ 7. Voyez tome II, p. 396, note 12. — Charles Colbert, marquis de Croissy, dit Saint-Simon (tome I, p. 346), « avoit été longtemps président à mortier, dont il avoit peu exercé la charge. » La Gazette du 25 novembre 1679 le désigne par ce titre, qu’il n’avait, d’après l’État de la France, que depuis le 26 avril de la même année.
- ↑ 8. « Je vous ai parlé de la querelle du duc de V** et du duc d’A**. » (Édition de 1754.)
- ↑ 9. Le château de la Mothe est à une lieue à l’est de Bourbon, sur une colline qui domine le Chamaron.
- ↑ 10. « Il en envoya prier toute la compagnie ; il fut refusé. » (Édition de 1754.)