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1680 toutes ces incommodités auront eu leur cours et leur fin ? Je dirois comme le petit Coulanges :

Il faut que j’y touche,
Vrai Dieu ! c’est sa bouche
Et son teint de lis[1], etc.

Mais prenez garde de ne point mettre tout cela dans les neiges et les glaces de l’hiver : vous savez ce qu’il vous en a coûté, et que c’est le commencement de tous vos maux.

Il est vrai que je hais plus la contrainte que vous ne la haïssez. Je fais venir à mon goût, si je puis ; sinon j’échappe à la cérémonie. Cette Madame[2] n’aimoit pas à marcher ; je la quittois fort bien deux ou trois heures ; je la retrouvois pâmée de rire avec mes femmes de chambre : il ne lui en falloit pas davantage ; c’est une sotte belle femme qui ne sait point deux choses : son adieu me fut agréable.

  1. 50. Voici la chanson que Coulanges fit en 1676, pour Mme de Grignan, qui revenait à Paris :

    Malgré tant de neige,
    Nous faisons cortége
    À la belle Iris,
    Qui vient à Paris.
    Mon Dieu ! qu’elle est belle,
    Et qu’elle a d’appas !
    Est-ce une mortelle ?
    Je ne le crois pas.
    Voici la querelle
    Du bon saint Thomas :
    Il faut que j’y touche.
    Vraiment c’est sa bouche,
    Et son teint de lis !

    (Recueil de chansons choisies, tome 1, p. 106 et 107. Manuscrit autographe de la Bibliothèque impériale, folio 15 recto.)

  2. 51. Est-ce Mme de la Hamélinière ? Voyez plus haut, p. 478 et suivantes, et p. 482. — Dans le texte de 1754 : « Cette Madame qui n’aimoit pas à marcher. »