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1680 Il est vrai que votre clergé est séparé : ce seroit à vous à me le dire[1]. Ils ont tous écrit une lettre au pape, où ils disent que, bien loin que les évêques se plaignent du Roi, il est le protecteur de l’Église[2]. Cette réponse en l’air contentera bien le pape36. « Contentera-t-elle bien le pape ? » (Édition de 1737.) ! Il parle[3] de la régale de Monsieur de Pamiers et de Monsieur d’Aleth : qu’on réponde aux privilèges de ces deux provinces[4]. Je crois bien que ce petit freluquet d’Àleth[5] ne se plaint de rien ; mais l’ombre de son saint prédécesseur et Monsieur de Pamiers[6] ont-ils signé cette flatteuse lettre ? Nous en


  1. 34. Voyez plus haut, p. 513 et note 32. — Avant de se séparer, le 10 juillet, les prélats et les autres députés du second ordre adressèrent au Roi une lettre qui est une véritable protestation contre le bref du pape. Les évêques écrivirent-ils encore directement au pape ? Ce passage et le second alinéa de la lettre suivante le feraient croire ; peut-être cependant n’est-il question ici que de la lettre du clergé au Roi : Mme de Sévigné ne l’avait pas encore lue (voyez les lettres du 31 juillet et du 4 août suivants).
  2. 35. « Ils le regardent comme le protecteur de l’Église. » (Édition de 1754.)
  3. 37. Notre manuscrit donne : « Ils parlent, » au pluriel. La leçon de Perrin, il parle, semble préférable : voyez le second paragraphe de la lettre suivante.
  4. 38. « De ces deux diocèses. » (Édition de 1754.)
  5. 39. Louis-Alphonse de Valbelle succéda à Nicolas Pavillon, évêque d’Aleth, célèbre par son savoir, ses vertus et sa piété, mort le 8 décembre 1677. (Note de Perrin, 1754.) — Voyez sur ce Valbelle, que Saint-Simon (tome II, p. 267) appelle « un Provençal ardent à la fortune, » la lettre du 4 août suivant. — Agent du clergé sortant de charge, comme l’abbé de Grignan, il avait été élu promoteur de l’assemblée.
  6. 40. François-Etienne de Caulet, un des plus grands prélats de ce temps-là, mort le 7 août 1680. (Note de Perrin, 1754) — Il occupait le siège de Pamiers depuis 1644. — La régale était un droit en vertu duquel les rois de France jouissaient des revenus des siéges vacants, et conféraient les bénéfices qui en dépendaient, jusqu’à ce que les nouveaux pourvus eussent fait enregistrer leur serment de fidélité. Plusieurs Églises de France n’étaient pas soumises à cet usage, et le