1680 pourquoi encore, étant venu sauver tous les hommes[1] , il en sauve si peu, et se cache pendant sa vie, et ne veut pas qu’on le connoisse, ni qu’on le suive ? il n’en sait encore rien du tout ; mais ce qui est assuré[2], c’est que, puisqu’il l’a voulu ainsi, cela est fort bien, et rien ne pouvoit être mieux, sa volonté étant assurément[3] la règle et la justice.
Parlons de Roehecourbières ; je ne veux pas vous en dire plus qu’à ma huguenote[4]. Vous avez fait une jolie débauche avec ce M. de Seppeville[5], je le connois ; il est, ce me semble, fort honnête garçon. Le chevalier de la Croustille seroit assez digne d’être Breton : vous me le dépeignez après votre vin de Jusclan[6], comme j’en vois ici après le vin de Grave[7]. Je voudrois bien les remercier d’avoir bu ma santé. La vôtre fut bue avant-hier chez la princesse de Tarente : c’étoit dans son parc ; il y avoit bien du monde ; ce fut[8] de ces grandes collations
- ↑ 13. « Étant venu pour sauver tous les hommes. » (Éditions de 1737 et de 1754.)
- ↑ 14. « Je n’en sais encore rien du tout ; mais ce qui est certain, etc. » (Édition de 1754.)
- ↑ 15. « Certainement. » (Édition de 1737.)
- ↑ 16. Voyez la lettre du 21 juin précédent, p. 478 et 480. — Dans le texte de 1737 : « qu’à ma petite huguenote. » Ce membre de phrase n’est pas dans l’édition de 1754.
- ↑ 17. Bernardin Cadot, marquis de Sebeville ou Seppeville, capitaine-lieutenant des chevau-légers de la Reine en 1676, brigadier de cavalerie en 1678, envoyé extraordinaire près de l’Empereur en 1680. Il mourut le 11 octobre 1711, à l’âge de soixante-dix ans. Il était cousin germain du marquis de Bellefonds. — Dans les deux éditions de Perrin, il y a simplement : « Avec ce M. de Sepville (dans 1754 : Sebville), que je connois. Le chevalier, etc. »
- ↑ 18. Jusclan ou Chusclan est le nom d’un village et d’un vignoble, situés sur la côte dite de Tavel, dans l’arrondissement d’Uzès (Gard), entre la Cèze et le Rhône.
- ↑ 19. Vin recueilli dans les terroirs sablonneux, les graves, du Médoc.
- ↑ 20. « Ce fut encore. » (Éditions de 1737 et de 1754.)