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1680 que aigreur entre le Roi et lui, où Madame la Dauphïne et Mme de Maintenon sont mêlées.

Monsieur de Beauvais va en Pologne[1] à la place du marquis de Béthune, que l’on en retire.

Les affaires de Mme de Bussy avec sa cousine la duchesse d’Estrées[2] vont le mieux du monde ; sa fille de Rabutin[3] et elle se la renvoient tour à tour. Quand la duchesse est à Paris, la Rabutine avance l’estimation des biens de Manicamp en Picardie ; et quand elle court en ce pays-là, Mme de Bussy obtient des arrêts contre elle à la grand’chambre. Tout le monde commence à connoître que la maison de Manicamp est une maison ruinée par le partage de Mme de Bussy, et par les créanciers.

Adieu, ma chère cousine ne m’écrivez plus avant le 25e de ce mois, car je ne serai à Bussy que dans ce temps-là[4]. Mme de Coligny vous embrasse de tout son cœur.

  1. 6. L’évêché de Beauvais étant venu à vaquer, le 21 juillet 1679, par la mort de Choart de Buzanval, Toussaint de Forbin Janson, évêque de Marseille, y avait été transféré. — On lit dans la Gazette du 6 juillet : « Sa Majesté a nommé l’évêque comte de Beauvais et le marquis de Vitry pour ses ambassadeurs extraordinaires en Pologne. » — Sur le marquis de Béthune, voyez tome II, p. 54, note 9.
  2. 7. Une demande en partage de biens de Philippe de Longueval et d’Élisabeth de Thou, sa femme, aïeuls maternels de la comtesse de Bussy, était dirigée contre Gabrielle de Longueval, veuve du maréchal d’Estrées, contre Bernard de Longueval, seigneur de Manicamp, et contre Françoise de Longueval, chanoinesse de Remiremont, enfants d’Achille de Longueval. Un arrêt du 30 mai 1686 décida toutes les questions contestées, d’une manière favorable à la comtesse de Bussy ; mais le partage ne fut consommé que par un arrêt du 31 janvier 1689. (Note de l’édition de 1818.)
  3. 8. Marie-Thérèse de Rabutin, qui épousa par la suite le marquis de Montataire. Elle était du second lit. (Note de l’édition de 1818.)
  4. 9. Il y arriva le 21 : voyez plus haut, p. 508, note 2. — Les deux membres de phrase : « ne m’écrivez plus… car je ne serai, etc., » ne se trouvent que dans le manuscrit de la Bibliothèque impériale.