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quatre heures. On me mande qu’il est incessamment[1] avec la duchesse de V…[2] Vous savez comme on aime cette conduite en ce pays-là, et combien elle est ridiculisée. Ce qui est de vrai, c’est qu’il[3] n’aime point du tout la duchesse, et que c’est pour rien qu’il prend un air si nuisible.

J’embrasse M. de Grignan et Mlles de Grignan, que j’aime et honore ; je suis ravie de savoir qu’elles me conservent dans leur souvenir. Je baise les petits marmots ; et pour vous, ma fille, que vous dirai-je ? car voilà toutes les paroles employées ; c’est que les sentiments que j’ai pour vous sont beaucoup au-dessus[4] : il me semble que vous le savez.


    1. 829 ##

1680

829. — DU COMTE DE BUSSY RABUTIN À MADAME DE SÉVIGNÉ.

Le lendemain que j’eus reçu cette lettre
(no 827, p. 507), j’y fis cette réponse.
À Paris, ce 8e juillet 1680.

J’ai été ravi de recevoir encore une de vos lettres, Madame, avant que de partir de ce pays-ci. Comme ce ne sont pas des jouissances que demande à son beau-père votre nièce de Coligny, elle n’a point d’impatience du jugement de son affaire : un arrêt lui sera aussi bon dans un an qu’aujourd’hui[5].

  1. 38. « Qu’il est toujours. » (Édition de 1754.)
  2. 39. Voyez ci-dessus, p. 476 et 488.
  3. 40. « C’est que votre frère. » (Édition de 1754.)
  4. 41. « Sont au-dessus. » (Ibidem.)
  5. Lettre 829. — 1. Ce premier alinéa ne se trouve que dans le manuscrit de la Bibliothèque impériale, où l’alinéa suivant est ainsi modifié : « Dans le besoin que j’ai pendant mon exil d’avoir commerce de lettres avec mes amis, j’aime autant… qu’avec d’autres, et je serai même content de n’avoir pas régulièrement réponse de lui, etc. »