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qu’un Être très-parfait, et par conséquent tout-puissant, soit ainsi arrêté tout court[1] au milieu de sa course. Il y a bien de l’esprit dans ces Conversations ; je mêle cette lecture de mille autres[2] ; mon cabinet seroit digne de vous ; je ne puis le louer davantage.

Adieu, adieu, ma très-chère enfant : j’embrasse toute votre aimable compagnie, et vous très-tendrement et très-cordialement : c’est un mot de ma grand’mère[3].


1680

827. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ AU COMTE DE BUSSY.

Aux Rochers, le 3e juillet[4] 1680.

Il faut donc vous dire adieu, mon cher cousin, puisque

    que Dieu ne pouvoit vouloir que les volontés qu’il crée aiment davantage un moindre bien qu’un plus grand bien, c’est-à-dire qu’elles aiment davantage ce qui est moins aimable que ce qui est plus aimable : il ne peut créer aucune créature sans la tourner vers lui-même et lui commander de l’aimer plus que toutes choses, quoiqu’il puisse la créer libre et avec la puissance de se détacher et de se détourner de lui. » Et un peu plus loin : « Tous les pécheurs tendent à Dieu par l’impression qu’ils reçoivent de Dieu, quoiqu’ils s’en éloignent par l’erreur et l’égarement de leur esprit. » Voyez aussi les deux premiers entretiens des Conversations chrétiennes.

  1. 34. Ces deux mots : tout court, manquent dans le texte de 1754.
  2. 35. « De cent autres. » (Édition de 1754-)
  3. 36. Sainte Chantal. Voyez la Notice, p. 21.
  4. Lettre 827. — 1. Pour cette lettre et pour la réponse (voyez p. 515), nous avons adopté les dates du manuscrit de la Bibliothèque impériale. Dans l’autre manuscrit, ces lettres sont datées du 1er et du 6e février, époque où Mme de Sévigné n’était pas encore en Bretagne : c’est une erreur qui est la conséquence de celle que nous avons signalée plus haut, p. 470, note 1. Le manuscrit qui a les fausses dates fait précéder la première de ces deux lettres de l’introduction suivante : « Quinze jours après que j’eus écrit cette lettre (no 823, p. 481), je reçus celle-ci de Mme de Sévigné. »