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1680 croire qu’on ne dispute aujourd’hui sur cette matière avec tant de chaleur que faute de s’entendre.

Je serois fort heureuse dans ces bois, si j’avois une feuille qui chantât : ah ! la jolie chose qu’une feuille qui chante[1] ! et la triste demeure qu’un bois où les feuilles ne disent mot, et où les hiboux prennent la parole ! Je suis une ingrate : ce n’est que les soirs, et j’y entends tous les matins mille oiseaux. Vous n’en avez point où vous êtes, et vous observez seulement[2], comme vous disiez l’autre jour, de quel côté vient le vent ; votre terrasse doit être une fort belle chose. Je suis souvent avec vous tous[3], mon imagination sait bien où vous trouver dans cette belle et grande principauté.

Il me paroît que mon fils est à Fontainebleau, sans être à la cour. On me mande de plusieurs endroits qu’il est toujours dans une grande, grande maison[4], où l’on doit croire qu’il se trouve bien, puisqu’il y est toujours[5]. Vous savez que ce n’est pas ainsi que l’on fait sa cour ; on ridiculise cette conduite fort aisément. Voilà le voyage de Flandre fort assuré[6] ; si les dauphins[7] y vont, c’est une dépense à quoi l’on ne s’attendoit pas.

Le chevalier[8] m’a écrit une très-bonne et honnête lettre. J’ai fait réparation à Monsieur d’Évreux ; je n’ai

  1. 16. Nous avons vu plusieurs fois ces mots au tome V, p. 232, 233, 309.
  2. 17. « Et vous ne faites qu’observer. » (Édition de 1754.)
  3. 18. « J’y suis souvent avec vous tous. » (Ibidem.)
  4. 19. Voyez ci-dessus, p. 476. — Dans le texte de 1737, il y a simplement : « dans une grande maison. »
  5. 20. « Où il paroît qu’il se trouve bien, puisqu’il n’en sort point. » (Édition de 1754.)
  6. 21. « Voilà le voyage de Flandre assuré. » (Ibidem.)
  7. 22. Les gendarmes-Dauphin.
  8. 23. Cet alinéa est donné pour la première fois dans l’édition de 1754.