Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 6.djvu/49

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


time et à la tendresse que nous voyons : il ne sait que répondre[1] ; il mange des pois chauds[2], comme dit M. de la Rochefoucauld quand quelqu’un ne sait que répondre.


Monsieur de Grignan, je vous observe ; je vous vois venir : je vous assure que si vous ne me dites pas un mot vous-même de la santé de Madame votre femme, après les horribles fatigues qu’elle a eues[3], je serai bien mal contente de vous. Cela reviendroit-il[4] à ce que vous me disiez en partant : « Fiez-vous à moi, je vous réponds de tout ? » Je crains bien que vous n’observiez cette santé que superficiellement. Si je reçois un mot de vous, comme je l’espère, je vous ferai une grande réparation.


1679

*740. DE MADAME DE SÉVIGNÉ AU COMTE DE GUITAUT.

À Livry, 7e octobre.

Quand elle n’a point le sang en furie et brûlé à l’excès, elle n’a point cette colique : ainsi, quelque naturelle qu’elle soit, quand elle a des douleurs, il faut tout craindre, puisque c’est de ce sang que viennent tous ses maux. Elle est arrivée à Grignan après des fatigues encore : ils eurent le vent contraire sur le Rhône, vous n’en doutez pas ; ils couchèrent dans un pouillier[5] où il fallut

  1. 25. « Il est un peu embarrassé. » (Édition de 1754)
  2. 26. Mme de Sévigné s’est encore servie de cette expression dans la lettre du 25 octobre suivant, et à la fin de la lettre du 14 août 1680.
  3. 27. « Les horribles fatigues de son voyage. » (Édition de 1754.)
  4. 28. « Cela répondroit-il en effet. » (Ibidem.)
  5. Lettre 740 (revue sur l’autographe). — 1. Méchante auberge,