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1680 coûteront presque rien. Voilà les grandes nouvelles de nos bois ; je serois tentée de les faire mettre dans le Mercure galant. Vous m’en parlez vraiment d’une façon trop plaisante ; je vous remercie de l’endroit que vous m’avez envoyé : si je croyois y retrouver encore la belle Mlle de Sévigné, et la fête sur les galères que M. de Vivonne n’a point donnée à Mme la comtesse de Grignan[1] je ferois la dépense de l’acheter ; mais craignant aussi de n’y pas voir des relations de vos fêtes nocturnes de Rochecourbières, je me contenterai de l’emprunter à Vitré. Je ne sais comment vous pouvez dire que la devise[2] ne fut pas aussi juste pour vous que pour Madame la Dauphine : j’entre dans votre pensée ; il faut quelqu’un qui ait bien du fond d’esprit : je ne veux pas vous louer ; mais c’est précisément pour vous, et c’est une jolie chose de dire qu’il y ait plus de charmes au dedans qu’au dehors ; ne soyez donc point ingrate au bon Clément ; jamais rien ne sera si joli.

Je rétracte ce que j’avois dit en courant et sans y penser ; vous me faites voir que j’ai eu tort de badiner sur M. d’Oldenbourg[3] ; ne sommes-nous pas, comme vous dites, accoutumés à des noms aussi allemands[4] ? celui-là pourtant ne pouvoit être de vos amis, étant toujours en Suède ; mais pour le nom, il n’étoit point barbare : ce fut ma plume qui voulut faire cette méchante plaisanterie.

Mais en voici bien une autre : mes femmes de chambre,

  1. 5. Voyez ci-dessus, p. 320, note 7.
  2. 6. Il più grato nasconde. Voyez la lettre du 31 mai précédent, p. 431.
  3. 7. Voyez les lettres du 3 mai et du 31 juin précédents, p. 37S et p. 334. — Dans l’édition de 1754 : « que j’ai tort d’avoir voulu badiner sur ce comte d’Oldenbourg, »
  4. 8. Ce qui suit, jusqu’à la fin de l’alinéa, n’est pas dans le texte de 1737, qui continue ainsi : « Au reste, ma fille, je veux vous apprendre que mes femmes de chambre, etc. »