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aussi[1] éloignée de desirer les plaisirs qui ne lui conviennent plus, que persuadée de la Providence qui l’a mise en cet état : elle ne cherche plus de douceur que dans sa famille[2]. C’est ce qu’il y a de plus solide après avoir bien tourné. Je la plains d’avoir l’affaire de Monrever[3] à décider. Je vous envoie un morceau d’une lettre de votre frère ; vous y verrez en quatre mots l’état de son âme : il est à Fontainebleau. On me mande qu’on est[4] au milieu des plaisirs sans avoir un moment de joie. La faveur de Mme de Maintenon croît toujours, et celle de Mme de Montespan[5] diminue à vue d’œil. Cette Fontanges est au plus haut degré.

La pauvre Mme de la Fayette[6] me mande l’état de son âme :

Rien ne peut réparer les biens que j’ai perdus[7] ;

  1. 29. Le mot aussi, et un peu plus loin le pronom lui, ont été sautés dans notre manuscrit.
  2. 30. Ce membre de phrase « elle ne cherche, etc., » n’est pas dans le texte de 1737 ; les deux petites phrases qui suivent ne sont pas ailleurs que dans notre manuscrit.
  3. 31. Le manuscrit porte Monrever : peut-être faudrait-il lire Montrevel ?
  4. 32. « Qu’on y est. » (Édition de 1754.)
  5. 33. « Celle de Quanto. (Édition de 1737.) — « Celle de Quantova. » (Édition de 1754.)
  6. 34. Dans les deux éditions de Perrin, ce passage est disposé dans l’ordre que voici, avec quelques suppressions : « Mme de la Fayette me mande qu’elle est plus touchée qu’elle-même ne le croyoit, étant occupée de sa santé et de ses enfants ; mais ces soins… J’aurois fait mon devoir assurément dans cette occasion unique dans la vie. Cette pauvre femme ne peut serrer la file d’une manière à remplir cette place.

    Rien ne peut réparer les biens que j’ai perdus ;

    elle me dit ce vers que j’ai pensé mille fois pour elle. Elle a toujours une très-méchante santé (dans le texte de 1754 : Sa santé est toujours très-mauvaise). »

  7. 35. Vers déjà cité au tome II, p. 354, et plus haut, p. 15.