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1680 Mme de Vins m’écrit avec un soin que j’aime et que j’admire ; elle me mande de vos nouvelles ; il faut bien parler de vous, quand on vous aime comme nous faisons, chacun au prorata de ses obligations.

Mme de Coulanges me mande que Mme de Maintenon a perdu une canne contre Monsieur le Dauphin ; c’est elle[1] qui l’a fait faire : la pomme est une grenade d’or et de rubis ; la couronne s’ouvre, on voit le portrait de Madame la Dauphine par Petitot[2], et au-dessous, il più grato nasconde[3]. Clément l’avoit faite autrefois pour vous[4] ; elle paroissoit une exagération de la manière dont vous étiez faite, c’est une vérité pour cette princesse. Cette belle Fontanges est toujours mal de son mal[5]. Mon fils dit qu’on se divertit fort à Fontainebleau. Les comédies

    petit alinéa qui suit ne se lit pas ailleurs que dans notre manuscrit.

  1. 30. Le manuscrit porte celle, sans doute pour elle ; le texte de 1754 : « c’est Mme de Coulanges qui la fait faire. » Quant à celui de 1737, il n’a pas ce petit membre de phrase.
  2. 31. Jean Petitot, né à Genève en 1607, mort en 1691. Il est le créateur de la peinture sur émail, et avait fait un des plus jolis portraits de Mme de Sévigné. — Ces mots : « par Petitot, » ne sont que dans notre manuscrit.
  3. 32. « Ce qu’elle a de plus agréable, elle le cache. « Voyez tome I, p. 496, note 3, et plus loin la lettre du 21 juin 1680.
  4. 33. « Clément, conseiller à la cour des aides et intendant du duc de Nemours, avait, dans sa riche bibliothèque, réuni les ouvrages sur les emblèmes et les devises publiés en différentes langues, mais plus particulièrement en italien ; lui-même composait des devises fort ingénieuses, et avait acquis par là une petite célébrité. » (Walckenaer, tome III, p. 81.) — Dans l’édition de 1737 : « Clément avoit fait autrefois cette devise pour vous ; elle paroissoit, etc. » Dans celle de 1754 : « Clément avoit fait autrefois cette devise pour vous ; ce qui paroissoit une exagération à votre égard est une vérité toute faite pour cette princesse. »
  5. 34. « Est toujours assez mal. » (Édition de 1754.) Cette petite phrase manque dans l’impression de 1737,