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écrire ? » Mille amitiés, embrassades, tendresses à M. de Grignan et à ces chers enfants. Le perfide est-il pas de retour ? Je prie Pauline de me mander ses amours et votre jalousie.

Adieu, ma très-chère : vous êtes trop aimable de préférer tous les riens et tous les discours de Pilois[1], que je vais vous mander, à toutes les nouvelles du monde : je vous le rends bien ; les détails de Grignan me sont plus chers que toutes les relations de Fontainebleau.

Ne vous pressez point pour cette lettre de la princesse de Tarente : elle n’est peut-être pas encore à Vitré. La vision d’épouser le prince de Danemark n’a pas duré longtemps ; il est échoué beaucoup d’autres mariages depuis. Elle n’est que du trois au quatre[2] avec Madame la Dauphine ; il faut être son neveu ou sa nièce, pour qu’elle compte cela pour quelque chose. Elle a eu seulement deux Bavières palatines dans sa maison, et deux électeurs palatins[3] ont épousé des Hesses ; mais cela n’est rien[4].

  1. 53. Jardinier des Rochers.
  2. 54. On a vu plus haut, p. 261, note 14, le sens qu’a cette locution en généalogie ; mais il est probable que le texte est ici altéré : il n’y avait point entre les deux princesses une parenté aussi proche ; la plus proche que nous ayons trouvée n’est que du sept au sept : la princesse de Tarente était (par sa trisaïeule, Charlotte de Bourbon Vendôme Montpensier) descendante au sixième degré, et la Dauphine (par sa grand’mère, Christine de France, duchesse de Savoie) descendante au septième degré de Jean de Bourbon Vendôme, trisaïeul de Henri IV. Il semble résulter d’une lettre de Madame de Bavière (du 24 juillet 1689), que la Dauphine ne donnait point, comme le faisait Madame, le titre de cousin au fils de la princesse de Tarente.
  3. 55. La maison de Wittelsbach était, comme on sait, partagée en deux branches : l’aînée, la rodolphine ou des électeurs palatins, et la cadette, la wilhelmine ou des électeurs de Bavière.
  4. 56. Mme de Tarente était de la maison des landgraves de Hesse-Cassel (voyez tome II, p. 229, note 4) ; les deux princesses de la branche palatine de Bavière qui entrèrent dans sa maison sont, à