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1680 mes devoirs, et par mon inclination, et par l’état de sa fortune. Nous nous écrivons de vous ; elle me mande qu’elle est notre entrepôt ; je me tiens honorée de son commerce et de son amitié. Vous m’avez réjouie, en me parlant de ces carmélites, dont les trois vœux sont changés en trois choses tout à fait convenables à des filles de Sainte-Thérèse, l’intérêt, l’orgueil et la haine[1].

Madame la Dauphine dit qu’elle n’a vu à Paris que des têtes, et le haut des arbres des Tuileries : elle ne se brouille pas à la cour par un tel discours. Il y eut l’autre jour une extrême brouillerie entre Sa Majesté[2] et Mme de Montespan : M. Colbert travailla à l’éclaircissement, et obtint avec peine que le Roi y feroit[3] médianoche comme à l’ordinaire : ce ne fut qu’à condition que tout le monde y entreroit. La belle Fontanges est retombée dans ses maux ; le prieur[4] va recommencer ses remèdes ; s’ils sont inutiles, il pourra bien retourner à ses fagots[5]. La Troche m’écrit de bonnes lettres ; son fils est témoin de bien des choses ; mais ce seroit une raillerie de vous envoyer des nouvelles, ayant[6] un frère et un beau-frère à la cour. Vous vous moquez, ma bonne, de trouver qu’il[7] devroit me préférer ; j’en serois bien fâchée ; je suis fort aise[8] qu’il ne manque point à cette sorte de devoir ; il viendra[9] quand le Roi fera son voyage. Je ne puis m’em-

  1. 40. Trait dirigé contre les carmélites de la rue du Bouloi. Voyez la note 27 de la lettre du 6 mai précédent, p. 381.
  2. 41. « Le Roi. » (Édition de 1754.)
  3. 42. « Que Sa Majesté feroit. » (Ibidem.)
  4. 43. Le prieur de Cabrières. Voyez les lettres du 26 avril et du 6 mai précédents, p. 361, 362 et 381.
  5. 44. Comme le Médecin malgré lui. Voyez ci-dessus, p. 362.
  6. 45. « Tandis que vous avez. » (Édition de 1754.)
  7. 46. « Que votre frère. » (Ibidem.)
  8. 47. « Il est à propos. » (Ibidem.)
  9. 48. « Il viendra me trouver. » (Ibidem.) — Tout ce qui suit, à