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1680 dessus de mes connoissances ; mais ce qui est bien à ma portée, c’est de ne vous être bonne à rien, c’est de ne faire aucun usage qui vous soit utile de la tendresse que j’ai pour vous, c’est de n’avoir aucun de ces tons si desirés d’une mère, qui peut retenir, qui peut soulager, qui peut soutenir : ah ! voilà ce qui me désespère, et qui ne s’accorde point du tout avec ce que je voudrais.

Le bien Bon[1] vous répond sur votre bâtiment et sur M. Chapuis[2] ; il vous déchiffrera son grimoire ; je crois même qu’il l’a déjà fait par les chemins. Vous verrez que vous devez être contente.

Mme de la Fayette ne se console point, malgré les agréments qu’elle trouve encore pour son fils[3] ; son cœur est blessé au delà de ce que je croyois[4]. Elle a été remercier le Roi, qui lui fit des merveilles[5], et cependant elle n’y put durer, et revint coucher à Paris. Mme de Vins m’est revenue à la pensée, comme à vous, sur ce séjour[6] de Fontainebleau, où elle étoit si agréablement l’année passée. Elle a mille honnêtetés pour moi ; et en vérité je suis touchée de son mérite et de son malheur ; elle est plus tombée qu’un autre, ne peut plus[7] souffrir tous ces pays où elle n’est plus ; elle se renferme uniquement dans sa famille, et dans les procès, dont elle est plus accablée que jamais. Je crois que je lui étois assez bonne à Paris ; je la mettois au premier rang de

  1. 33. Ce petit alinéa n’est que dans notre manuscrit.
  2. 34. Voyez plus haut, p. 109, note 41.
  3. 35. Nous avons vu, dans la lettre du 6 mai précédent, p. 382, qu’il avait obtenu un régiment.
  4. 36. « Au delà même de ce que je croyois. » (Édition de 1754.)
  5. 37. « Qui la reçut à merveilles. » (Ibidem.)
  6. 38. Notre manuscrit a jour, au lieu de séjour.
  7. 39. « …plus tombée qu’une autre ; elle ne peut plus, etc. » (Édition de 1754.) — Il y un autre dans notre manuscrit : voyez tome V, p. 500, et la note 6.