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1680 Bretonvilliers ; elle a dix-sept ans, et fait la sotte, l’entendue[1]. Son mari est de la vraie maison de Béchamel, ou Bec-à-miel[2] ; il n’est pas ici : sa femme fait la belle, et croit que c’est mon devoir de l’aller voir ; je n’ai pas bien compris pourquoi ; et en attendant qu’elle me montre par où, je m’en vais aux Rochers : cela seroit bon pour Mme de Molac ; ce n’est pas une difficulté : elle est à Paris ; son mari[3] l’est allé trouver.

Vous pouvez[4] mettre désormais, ma bonne, sur vos paquets, à moi à Vitré, et une autre enveloppe à M. Riaux, commis au bureau général de la grande poste, rue des Bourdonnois, à Paris : c’est afin que la poste de Provence arrivant, il jette le paquet à celle de Bretagne, qui part le même jour. Du But en a eu des soins admirables jusques ici ; c’est afin de lui donner moins de peine. Je vous écrirai encore mardi d’ici avant que de partir.


Voilà vos lettres du 15e de ce mois infini ; car il est vrai, ma bonne, que je n’en ai jamais trouvé un pareil. Vous avez reçu toutes les miennes : je vous conjure, ma bonne, de n’être point en peine si vous n’en recevez pas : vous voyez bien que cela dépend de l’arrangement de certains moments de la poste qui peuvent souvent manquer[5] ; jusques ici je n’ai pas sujet de m’en plaindre, je ne reçois vos lettres que deux jours plus tard qu’à Paris :

  1. 22. « La sotte et l’entendue. » (Édition de 1754.)
  2. 23. « Est de la vraie maison de Be… » (Ibidem.)
  3. 24. M. de Molac étoit gouverneur des ville et château de Nantes. (Note de Perrin.)
  4. 25. Cet alinéa n’est que dans notre manuscrit.
  5. 26. « Qui peuvent très-souvent manquer. » (Édition de 17S4.) — Le mot manquer a été sauté dans notre manuscrit.