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Cette fille est parente du premier président[1] alliée de M. d’Harouys[2] : je voudrois bien qu’elle fût en la place[3] de Mlle du Plessis pour jusqu’à la Toussaint seulement ; elle voudroit bien aussi que sa mère me ressemblât[4]. Je me divertis à la dévider ; sans elle et mes filles de Sainte-Marie, j’aurois été comme tombée des nues. Elle me fit hier conter ce que c’est que cette fille en Provence que j’aime si passionnément. Je la peignis si bien que je me blessai de ma propre épée, et je me trouvai si[5] malheureuse d’être loin de cette personne, que je ne pus soutenir cette conversation.


1680

813. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ À MADAME DE GRIGNAN.

À Nantes, samedi 25e mai.

En attendant vos lettres, ma bonne, je m’en vais un peu vous entretenir. J’espère que vous aurez reçu une si grande quantité des miennes, que vous serez guérie pour jamais des inquiétudes que donnent les retardements de la poste. Pour moi, ma chère, il me semble qu’il y a six mois que je suis ici, et que le mois de mai n’a point de

  1. 15. S’agit-il de Louis Phelipeaux, comte de Pontchartrain, premier président du parlement de Bretagne depuis 1677, ou du premier président de la chambre des comptes de Nantes, dont il est parlé plus loin, p. 423 et 424 ? — Dans l’édition de 1754 : « Elle est parente, etc. »
  2. 16. Ce premier membre de phrase : « Cette fille est, etc., » manque dans l’impression de Rouen (1726).
  3. 17. Dans les éditions de 1726 et dans celles de Perrin : « à la place. »
  4. 18. Tout ce qui suit ne se trouve que dans notre manuscrit.
  5. 19. Le mot si, qui est nécessaire, a été omis par le copiste.