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1679 moments à Paris[1]. Le bon abbé se porte très-bien ici ; son Anglois lui guérit encore son rhume, en mettant je ne sais quoi dans son remède[2]. Si ce n’étoit la timidité qui reste après les grands maux, il iroit fort bien en Bretagne ; mais il est comme quand je me retirois à trois heures et demie, de peur du serein[3]. Il vous fait mille et mille compliments. Puisque vous trouvez votre chambre plus grande depuis que vous êtes à Lyon, vous approuverez que nous gardions la Carnavalette, puisqu’après tout vous serez maîtresse de faire tout ce que vous voudrez : ma fille, deux choses, votre santé et vos affaires, il n’y a que cela qui mérite vos soins et qui fasse marcher tout le reste. L’abbé de Grignan m’a mandé que les eaux lui font très-bien depuis six jours. Il n’étoit pas content d’abord, mais il est charmé des soins de tous ces hommes que vous haïssez tant.

Ma chère enfant, ne prenez pas garde à la longueur de cette lettre : je cause avec vous, et n’ai que cela à faire[4]. Je vous demande la grâce de ne vous point tuer pour moi, et que je n’aie point la douleur de contribuer à détruire une vie pour laquelle je donnerois la mienne. Je me suis purgée ; je prends présentement de cette eau ; j’observerai ce régime à toutes les fins des lunes : Mme de Lavardin m’a dit des merveilles de cette eau ; en effet[5], je m’en trouve fort bien, sans préjudice de l’eau de lin.

  1. 13. Les deux phrases qui commencent l’alinéa ne se trouvent que dans le texte de 1754.
  2. 14. « Dans son quinquina. » (Édition de 1754 — Son Anglois pourroit être le Schemit de la lettre précédente : voyez p. 28, note 12.
  3. 15. Le passage qui suit, jusqu’à : « L’abbé de Grignan, etc., » et la phrase qui termine l’alinéa, ne se trouvent que dans l’édition de 1734.
  4. 16. « Et c’est ma seule occupation. » {Édition de 1754.)
  5. 17. « Je prends maintenant de cette eau dont Mme de Lavardin m’a dit des merveilles, et j’observerai ce régime à toutes les fins de lune ; en effet, etc. » (Ibidem.)