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1680 cet hiver à Aix ? Si cela servoit à la fortune de quelqu’un de votre famille, je le souffrirois ; mais vous pouvez compter qu’en ce pays-ci vous serez trop heureuse si cela ne vous nuit pas. L’Intendant[1] ne parle que de votre magnificence, de votre grand air, de vos grands repas ; Mme de Vins en est tout étonnée, et c’est pour avoir cette louange que vous auriez besoin que l’année n’eût que six mois : cette pensée est dure de songer que tout est sec pour vous jusqu’au mois de janvier. Vous n’entendrez pas parler de la dépense de votre bâtiment ; n’y pensez plus : c’est une chose si nécessaire, que sans cela[2] l’hôtel de Carnavalet est inhabitable ; vous n’aurez qu’à en écrire au chevalier ; nous lui donnâmes hier une connoissance parfaite de nos desseins[3].

Je me réjouirai avec le Berbisy d’avoir pu vous faire plaisir. J’en ai eu beaucoup de votre joli couplet[4] ; quoi que vous disiez de Montgobert, je crois que vous n’y avez pas nui, comme cet homme, vous en souvient-il[5] ?

  1. 6. Le Mercure de mai 1680 (p. 108-110} parle du retour de M. de Rouillé, « qui avoit demeuré sept ans en Provence comme intendant. »6. Le Mercure de mai 1680 (p. 108-110} parle du retour de M. de Rouillé, « qui avoit demeuré sept ans en Provence comme intendant. »
  2. 7. « Que j’avoue que sans cela. » (Édition de 1754.)
  3. 8. Ces deux derniers membres de phrase ont été retranchés par Perrin dans sa seconde édition (1754).
  4. 9. « Je me réjouirai avec le Berbisy de l’occasion qu’il a eue de vous faire plaisir. J’ai été ravie de votre joli couplet. » (Édition de 1754.) M. de Berbisy, président à mortier au parlement de Dijon, et proche parent de Mme de Sévigné. (Note de Perrin. 1754) — M. de Berbisy avait été le négociateur d’un arrangement de famille entre Mme de Sévigné et Mme Frémyot. Voyez la lettre du 15 septembre 1677 (tome V, p. 320). Il paraît qu’il venait de rendre un nouveau service à Mme de Grignan. (Note de l’édition de 1818.)
  5. 10. Mme de Sévigné rappelle ici le conte de ce paysan qui, étant accusé en justice d’être le père d’un enfant, assura qu’un autre l’avoit fait, mais qu’à la vérité il n’y avoit pas nui. (Note de Perrin.) Voyez la lettre du 9 octobre 1675, tome IV, p. 169 et 170.