Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 6.djvu/370

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


cent mille écus. Bonneuil, l’introducteur des ambassadeurs, est mort[1] ; il laisse une petite femme tout à fait ridicule. On dit que la nièce de la duchesse de la Vallière épouse le petit Molac[2].

Adieu, mon enfant : je vous embrasse de tout mon cœur.


1680

803. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ À MADAME DE GRIGNAN.

À Paris, mercredi 1er mai.

Je ne sais, ma fille, quel temps vous avez en Provence ; mais celui qu’il a fait ici depuis trois semaines est si épouvantable, que plusieurs voyages en ont été différés[3] ; le mien est du nombre. Le bon abbé a pensé périr en allant et revenant de la Trousse ; c’est M. de la Trousse qui le dit, vous ne m’en croiriez pas. Ils avoient un architecte[4] avec eux, et alloient donner leurs ordres à des ajustements, et même des dérangements si considérables, que ce château, que nous trouvions déjà si beau, ne sera pas reconnoissable. Voilà un commencement de lune qui pourra nous ramener du beau temps, et me faire partir : je ne sais point encore le jour ; je ne vous puis dire la douleur que me donne ce second adieu[5] : il me

  1. 10. Le 24 avril, à Paris. Son fils aîné avait la survivance, et faisait la charge depuis plusieurs années. Voyez la Gazette du 27 avril.
  2. 11. Louise-Gabrielle de la Baume le Blanc fut mariée, le 28 juillet 1681, à César-Auguste de Choiseul, comte du Plessis-Praslin, depuis duc de Choiseul ; et ce fut la sœur de Mlle de Fontanges qui épousa M. de Molac. Voyez la lettre du 5 juin 1680.
  3. Lettre 803. — 1. « En ont été dérangés. » (Édition de 1754.)
  4. 2. Probablement Bruan. Voyez la lettre du 13 juin 1685.
  5. 3. Ce membre de phrase manque dans le texte de 1737.