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1680 M. de Coulanges : elle a voulu qu’on mît sa mort dans la Gazette, afin que les amis qu’elle a encore dans les pays étrangers priassent Dieu pour elle ; elle a prié qu’on sonnât à Saint-Paul[1] la grosse sonnerie, et un gentilhomme[2] qui demeure chez elle de ne point jouer le jour de sa mort. Elle laisse de médiocres biens, parce qu’elle les a dépensés fort honorablement[3] pendant sa vie : voilà nos filles bleues en deuil[4].

M. de Marsillac est affligé outre mesure ; son pauvre père est sur le chemin de Verteuil[5] fort tristement ; et pour Mme de la Fayette, le temps, qui est si bon aux autres, augmente et augmentera sa tristesse.

Je n’ai point encore vu les Grignans ; ils sont tous séparés. Mon fils m’a écrit une grande lettre, toute pleine encore de ses raisons : j’avois envie de vous l’envoyer ; mais si j’avois pu vous copier la réponse que j’y ai faite, et vous faire voir comme je renverse et ridiculise[6] tous ses raisonnements, vraiment vous aimeriez cette lettre.

    Hameaux. « Après la marquise de Verneuil, fondatrice de ce couvent (les Annonciades célestes ou filles bleues), la comtesse des Hameaux fut sa principale bienfaitrice. » (Dictionnaire de Paris, par Hurtaut et Magny, tome I, p, 274.) — Décédé était, dit Furetière, le mot en usage dans tous les billets d’enterrement.

  1. 24. Cette église, qui a donné son nom à la rue Saint-Paul, a été détruite en 1800.
  2. 25. « Elle a souhaité qu’on mît… afin que les amis… prient Dieu pour elle ; elle a voulu qu’on sonnât… et a prié un gentilhomme, etc. » (Édition de 1754.)
  3. 26. « Parce qu’elle a fait une dépense fort honorable. » (Ibidem.)
  4. 27. Ce membre de phrase manque dans l’édition de 1754.
  5. 28. Terre de la Rochefoucauld, avec titre de baronnie, dans l’Angoumois. Voyez tome V, p. 52, note 6, et p. 90, note 10.
  6. 29. « Comme je ridiculise et renverse. » (Édition de 1754.)