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pour le remercier de lui avoir donné un tel successeur. C’est aux Grignans à faire tout ce qu’il faut pour leur maison ; ils n’y sauroient prendre tant d’intérêt que moi. J’embrasse tout ce qui est autour de vous. J’ai bien envie de savoir où va votre tribu. Le bien Bon est tout à vous ; il va rompre le carême pour un rhume : il me semble que tout échappe. Je voudrois bien baiser Pauline et mon petit-fils, et Mlles de Grignan, et M. de Grignan ; à la fin je baiserai toute la bonne compagnie. J’ai vu M. de Vins à son retour, et Mlle de Méri[1], qui n’est point plus mal qu’à l’ordinaire : c’est plus qu’il n’en faut.



1680

792. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ À MADAME DE GRIGNAN.

À Paris, vendredi 22e mars.

Enfin, ma chère enfant, vous avez porté[2] votre délicatesse à Marseille, et M. de Grignan l’a voulu. Je suis persuadée qu’il vous aura menée à Toulon, et à toutes les stations qu’il faut faire voir à Mlles de Grignan ; il ne veut point se séparer d’une si bonne compagnie : il a raison, je serois bien de son avis. Je suis fort aise qu’on ne vous ait point porté mes lettres à Marseille : eh, bon Dieu ! qu’en auriez-vous fait ? C’est même une affaire que de les lire[3], et pour y répondre, ah ! je vous le dé-

    qui suit cette phrase, jusqu’à la fin de la lettre, ne se lit que dans notre manuscrit, qui donne leurs maisons, pour leur maison, et perdre tant d’intérêts au lieu de prendre tant d’intérêt.

  1. 40. Dans notre manuscrit, par erreur « Mlle d’Émery. »
  2. Lettre 792. — 1. « Vous avez enfin porté. » (Édition de 1754.)
  3. 2. « Qu’en vouliez-vous faire ? C’est même un embarras que de les lire. » (Ibidem.)