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1680 chère, et des perdrix et poulardes qui viennent de Bretagne à Monsieur de Rennes[1]. Le petit Coulanges a le livre de ses chansons : vraiment, c’est la plus plaisante chose du monde ; il est gai, il mange, il boit, il chante. J’ai[2] fait venir ici votre lettre du 24e, ma bonne, car tout roule là-dessus ; et même avec ces chères et aimables lettres, on n’est pas entièrement sans inquiétude. Nous retournons à Paris souper, et j’y ferai mon paquet[3]. Ne vous remettez point à m’écrire, ma fille ; rien ne vous est si contraire : laissez-moi le plaisir de penser que, ne pouvant vous faire du bien, au moins je ne vous fais point de mal.

Mon Dieu que je vous trouve plaisante de ne me point parler du bonheur de vos deux beaux-frères ! mais plutôt que cela est triste de penser qu’il y a dix-sept jours qu’ils sont riches, sans que je puisse encore savoir comme cette pluie vous a paru ! Pour nous, ma fille, nous en avons été ravis, mais nous commençons[4] à n’y plus penser : nous y sommes tout accoutumés. Je crois que l’Évreux est allé à son charmant évêché[5] car voilà le nom

  1. 9. Ce dernier membre de phrase : « et des perdrix, etc., » ne se lit que dans l’édition de la Haye (1726).
  2. 10. Cette phrase manque dans le texte de 1737.
  3. 11. « Nous retournons ce soir à Paris, où je ferai mon paquet. » (Édition de I754.) — Tout ce qui suit jusqu’à : « Il me paroît que vous souhaitez, etc. (p. 298), » manque dans l’impression de la Haye (1726.)
  4. 12. « Pour nous, qui en avons été ravis, nous commençons, etc. » (Édition de 1754.)
  5. 13. La Bibliothèque impériale (fonds Gaignères, 493, C, p. 265} possède l’original d’une lettre autographe de l’abbé de Grignan, adressée à Gaignères (voyez le billet du 6 mars 1688), et relative sans aucun doute à ce voyage. Elle est datée, par une autre main que celle du bel abbé, de février 1680, et doit être de la dernière semaine de février. Nous ne l’insérons pas dans le texte même de la Correspondance : le contenu a trop peu d’intérêt ; mais nous croyons