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1680 réflexions. Mais aussi[1] cette prévoyance, cette pénétration, cette prudence, cette justesse à se défendre, cette habileté pour attaquer, le bon succès de la bonne conduite[2], tout cela charme et donne une satisfaction intérieure qui pourroit bien nourrir l’orgueil. À le regarder de ce côté-là, je n’en suis pas encore bien guérie, et je veux être encore un peu plus persuadée de mon imbécillité[3].

Nous sommes présentement occupés du voyage du Roi : nous ne songions[4] pas à M. de Luxembourg quatre jours après ; le tourbillon nous emporte, nous n’avons pas le loisir de nous arrêter si longtemps sur une même chose : nous sommes surchargés d’affaires. Le Roi a reçu plusieurs lettres de ces dames, qui l’assurent que Madame la Dauphine est bien plus aimable que l’on ne l’avoit dit : elles en sont contentes au dernier point ; elle est fille et petite-fille de deux princesses[5] fort caressantes ; je ne sais si c’est l’air d’ici[6], nous verrons. Mme de Soubise n’est point allée au voyage[7]. Les députés de Strasbourg

  1. 25. « Mais d’un autre côté. » (Édition de 1754.)
  2. 26. De sa bonne conduite. » (Ibidem.)
  3. 27. Cette phrase est ainsi abrégée dans le texte de 1754 : « Je n’en suis donc pas encore bien guérie, et je veux être un peu plus persuadée de mon imbécillité. »
  4. 28. Le manuscrit a songeons, au lieu de songions.
  5. 29. La princesse de Bavière était fille d’Adélaïde-Henriette de Savoie, électrice de Bavière, dont la mère était Christine de France, fille de Henri IV et de Marie de Médicis, l’une des plus grandes princesses qui aient régné sur la Savoie. Voyez les Mémoires historiques de la maison de Savoie, du marquis Costa de Beauregard, tome II, p. 178 et suivantes. (Note de l’édition de 1818.)
  6. 30. « Si c’est bien l’air d’ici, » (Éditions de 1737 et de 1754.)
  7. 31. Cette phrase est seulement dans notre manuscrit. La suivante est donnée ainsi dans les deux éditions de Perrin (1737 et 1764) : « Cette princesse d’Allemagne reçut en passant le compliment des députés de Strasbourg. Elle leur dit : « …je n’entends plus