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instant, comme d’un coup de canon, en quittant Corbinelli, qui venoit de le divertir par toutes les nouvelles : c’est la plus subite mort de toutes les morts subites.

Adieu, ma très-bonne et très-chère[1] : je suis toute à vous, avec une tendresse et une sensibilité très-digne de vous.


1680

779. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ À MADAME DE GRIGNAN.

À Paris, mercredi 7e février.

Je reçus hier une lettre de recommandation que vous m’écrivîtes le jour de la Toussaint. Ce Monsieur m’a dit que vous jouiez quelquefois aux échecs : je suis folle de ce jeu[2], et je donnerois bien de l’argent pour le savoir seulement comme mon fils et comme vous ; c’est le plus beau jeu et le plus raisonnable de tous les jeux ; le hasard n’y a point de part ; on se blâme et l’on se remercie, on a son bonheur dans sa tête. Corbinelli me veut persuader que j’y jouerai ; il trouve que j’ai de petites pensées ; mais je

    périt au 10 août 1792, avait épousé Catherine Lioni, d’une famille noble de Florence, alliée à celle de Corbinelli. (Note de l’édition de 1818, à la lettre du 6 mars 1680.)

  1. 41. « Adieu, ma très-chère. » (Édition de 1734.)
  2. Lettre 779 (revue en très-grande partie sur une ancienne copie). — 1. Voyez la lettre du 3 janvier précédent (p. 172), où Mme de Sévigné parle déjà du jeu d’échecs, et dit qu’elle l’a toujours dans la tête, mais croit qu’elle n’y jouera jamais bien. — Dans les deux éditions de Perrin (1737 et 1754 ; l’impression de 1734 se termine par la lettre précédente), cette lettre-ci commence ainsi : « Est-il vrai (1754 : Il est donc vrai), ma fille, que vous jouez quelquefois aux échecs ? Pour moi, je suis folle de ce jeu, et je voudrois le savoir seulement comme mon fils ou comme vous ; c’est le plus beau et le plus raisonnable de tous les jeux, etc. »