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1680 tesse de Soissons[1]. Enfin voilà vingt jours de repos, ou de désespoir ; cependant la comtesse de Soissons gagne pays, et fait fort bien : il n’est rien tel que de mettre son crime ou son innocence au grand air.

J’ai[2] eu toutes les peines du monde à découvrir que cette pauvre Bertillac est morte[3], et l’abbé Foucquet[4], et M. Mandat[5], conseiller de la grand’chambre, en un

    d’où elle ne revint qu’après la mort du Roi. » — « Cette Mme de Polignac, dit ailleurs Saint-Simon (addition au Journal de Dangeau, tome I, p. 305), étoit une maîtresse femme de grande intrigue et de fâcheuses affaires ; son mari, un honnête homme, chevalier de l’ordre. Elle étoit aussi très-galante. »

  1. 36. « Contre la comtesse de Soissons. » (Édition de la Haye, 1726.) — « Ainsi que la comtesse de S. » (Édition de 1754.) Il paraît qu’on accusait aussi la comtesse de Soissons d’avoir empoisonné son mari (mort le 7 juin 1673). Rivière écrivait à Bussy, le 5 février 1680, que Mme de Soissons n’avait pas pris le parti d’une innocente ; mais il s’étonne qu’elle ait pu faire mourir un homme qui lui laissait tant de liberté. — De tout ce qui suit, le texte de la Haye ne donne plus que la phrase qui termine la lettre.
  2. 37. Cet alinéa n’est en entier que dans notre manuscrit. L’édition de 1734 ne le donne pas ; celle de 1754 finit aux mots : « est morte. »
  3. 38. Voyez ci-dessus, p. 211 et 212.
  4. 39. Frère du surintendant et de l’évéque d’Agde. Voyez tome I, p. 406, notes 3 et 4. — L’abbé Foucquet, comme ou le voit par la Correspondance de Bussy (tome V, p. 41 et 50), a dû mourir dans les derniers jours de janvier. Bussy écrit le 23 janvier à la Rivière : « L’abbé Foucquet est à l’extrémité. Je dînai hier avec Villiers chez le premier président, qui me dit qu’il l’avoit vu la veille, et qu’il ressembloit à un squelette. Il ne laissera de vacant que l’abbaye de Barbeaux ; il a remis à ses neveux les autres petits bénéfices qu’il avoit. » — « Il étoit, dit le Mercure de février, en annonçant sa mort (p. 272 et 273), abbé dé Barbeaux en Bourgogne et de Rigny dans le diocèse de Tours. Il avoit outre cela un prieuré dans l’île de France et vingt-cinq mille livres de pension sur l’archevêché de Narbonne… Il portoit le cordon bleu, parce qu’il avoit été chancelier des ordres du Roi, et qu’en ce temps-là le cordon demeuroit à ceux qui avoient possédé des charges dans l’ordre, quoiqu’ils s’en fussent défaits. »
  5. 40. Mandat, conseiller d’État, l’un des ancêtres de celui qui