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1680 chambre ne travaillera de vingt jours, soit pour tâcher de se racquitter en trouvant des informations nouvelles, ou en faisant venir[1] de loin des gens accusés, comme par exemple cette Polignac[2], qui a un décret comme la com-


    Pierre-Scipion de Grimoard de Beauvoir de Monûaur, comte du Roure, cousin du duc de Créquy, avait été accusée par la Voisin d’être venue chez elle lui demander les moyens de se faire aimer du Roi, et de faire mourir Mme de la Vallière. Elle fut confrontée avec la Voisin le 16 février 1680, à Vincennes, mais n’en fut pas reconnue. La Voisin déclara qu’il y avait quatorze ans environ que cela s’était passé. {Procès-verbal de confrontation.) (Note de l’édition de 1818.) — C’était, dit Saint-Simon, qui donne beaucoup de détails sur sa famille et sur son mariage (tome XVII, p. 470 et 471), « une intrigante de beaucoup d’esprit et que la faveur de Mlle de la Vallière avoit accoutumée à beaucoup de hauteur. Elle se trouva mêlée dans beaucoup de choses avec la comtesse de Soissons, qui les firent chasser de la cour, puis avec la même dans les dépositions de la Voisin… Elle en fut quitte pour l’exil en Languedoc, où elle a passé le reste de sa vie, excepté un voyage de peu de mois qu’elle obtint de faire à Paris quelques années avant sa mort. On la craignoit partout. Elle vivoit d’ordinaire dans un château, et son mari dans un autre. » — Mme du Roure et son mari, lieutenant général pour le Roi en Languedoc, gouverneur du Pont-Saint-Esprit, avaient signé au contrat du comte de Grignan. Voyez la Notice, p. 329.

  1. 34. « …en faisant des informations nouvelles, soit en faisant venir, etc. » (Édition de 1754.)
  2. 35. Jacqueline, fille de Scipion de Grimoard de Beauvoir de Montlaur, comte du Roure, morte le 7 novembre 1711, à l’âge de quatre-vingts ans, troisième femme de Louis-Armand, vicomte de Polignac, gouverneur de la ville du Puy en Velay, chevalier des ordres en 1661, qui mourut le 3 septembre 1692. Ils avaient l’un et l’autre signé au contrat du comte de Grignan. Voyez la Notice, p. 329. Elle était sœur du comte du Roure dont il est question plus haut (note 33), et fut la mère. du mari de Mlle de Rambures et du cardinal de Polignac. « C’étoit, dit Saint-Simon (tome XVIII, p. 209), une grande femme, qui avoit été belle et bien faite, sentant fort sa grande dame, qu’elle étoit fort dans le grand monde dans son temps. Beaucoup d’esprit, encore plus d’intrigue, fort mêlée avec la comtesse de Soissons et Mme de Bouillon dans l’affaire de la Voisin, dont elle eut grand’peine à se tirer, et en fut exilée au Puy et en Languedoc,