Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 6.djvu/249

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

1680 point eu cent mille écus de pension[1] ; j’ai sur le cœur ces deux faussetés. Vous devriez lire les gazettes ; elles sont bonnes, et point exagérées, ni flatteuses comme autrefois[2]. Elles vous auront appris un million, cent mille francs de pension, et vingt-cinq mille écus à M. le prince de Conti, cinquante mille écus pour les noces, cent mille francs pour les habits de la princesse. Mais quelle folie de parler[3] d’autre chose que de Mme Voisin et de M. le Sage[4] !


    conde (1754) met en note : « (Surintendante) de la maison de la Reine. » Il est difficile d’admettre que le bruit ait couru que la princesse de Conti dût avoir ce titre. La leçon de l’impression de la Haye (1726), qui donne son intendante, au lieu de surintendante, permet de supposer qu’il y a ici quelque altération.

  1. 20. Mme de Sévigné avait parlé plus haut, dans la lettre du 29 décembre précédent (p. 163 et 164), d’un don de cinq cent mille écus d’or. Les renseignements plus exacts qu’elle va donner quelques lignes plus bas sont tirés de la Gazette et du Mercure, qui consacrent au mariage de la princesse de Conti, celle-là les pages 33-35 de l’année 1680, celui-ci les pages 1-88 du numéro de janvier de la même année : « Le Roi, dit la Gazette, a donné à la princesse de Conti le duché de Vaujours, un million d’argent comptant, cent mille francs de pension, et beaucoup de pierreries ; au prince de Conti, cinquante mille écus d’argent comptant, et une pension de vingt-cinq mille écus. »
  2. 21. « Vous devinez les gazettes, et point exagérantes ni flatteuses comme autrefois. » (Édition de la Haye, 1726.) — La phrase suivante ne se trouve que dans l’édition de la Haye et dans notre manuscrit, qui donne : « Elle vous aura appris, etc. »
  3. 22. « Que de parler. » (Édition de la Haye, 1726.)
  4. 23. Adam Cœuvret, dit le Sage, complice de la Voisin, n’était pas prêtre, comme Voltaire le suppose dans le Siècle de Louis XIV. Le Sage ne prend cette qualité dans aucune des pièces du procès. Ces misérables ajoutaient à tous leurs crimes d’horribles profanations, pour lesquelles ils avaient recours à deux prêtres nommés Davot et Guibourg, qui étaient leurs complices. (Note de l’édition de l818.) — Voyez cependant le tome XIII de l’Histoire de France de M. Mïchelet, p. 249 et suivantes. — La reprise de Charles de Sévigné manque dans notre manuscrit et dans l’édition de la Haye (1726) ; mais cette édition place ici son nom d’une façon singulière : « …que