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1680 voulez me faire taire dans un temps où il y a tant à parler. J’embrasse[1] M. de Grignan, puisqu’enfin, avec tant de peine et tant d’adresse, vous l’avez obligé à me pardonner ; il ne falloit pas moins d’habileté que vous en avez pour les négociations pour faire cette paix[2], et je le prie, en faveur de cette réconciliation, de prendre soin d’accourcir les lignes que je veux de vous. Il me paroît que vous l’avez trompé, et Montgobert aussi, dans la quantité de celles que vous m’avez écrites ; je vous demande tendrement de n’y plus retourner.

Vos raisonnements sur Mme de Saint-Géran sont bien à propos : il y a trois semaines que Mme de Bury est établie dans la place où vous la croyiez[3]. Madame la Dauphine n’aura point de dames : vous connoissez sa dame d’honneur et ses dames d’atour ; voilà tout. Il y a huit jours qu’elles sont parties avec toute la maison pour Sélestat ; les filles le sont aussi[4] ; elles sont de grandes maisons et naissance[5], sans nulle beauté extraordinaire : Laval[6],

  1. 5. « …que je réduise mes lettres à une demi-page, et que j’en use ainsi pour vous faire voir que vous me forcez à rompre tout commerce. J’embrasse, etc. » (Édition de 1754.)
  2. 6. Ce membre de phrase manque dans l’édition de 1754 ; mais ce qui suit, jusqu’à la fin de l’alinéa, n’est pas dans le texte de 1734.
  3. 7. « Où vous croyiez Mme de Saint-Géran. » (Édition de 17S4.)
  4. 8. Le texte de la Haye (1726), qui commence à « Madame la Dauphine, » s’arrête ici pour reprendre à : « Le Roi caresse. »
  5. 9. « Elles sont de grande naissance. » (Éditions de 1734 et de 1754.)
  6. 10. Marie-Louise de Laval, fille de Guy de Laval, marquis de la Plesse, mariée le 20 mai 1683 au duc de Roquelaure, morte à Paris le 12 mars 1735 : « Mlle de Laval, dit Mme de Caylus (tome LXVI, p. 422 et 423), avoit un grand air, une belle taille, un visage agréable, et dansoit parfaitement bien. » On lit dans Saint-Simon (tome V, p. 77 et 78) : « Le Roi, épris de Mlle de Laval, fille d’honneur de Madame la Dauphine, la maria à Biran, fils de Roquelaure, duc à brevet, moyennant un autre brevet de duc pour lui… Le Roi eut toujours de la considération pour Mme de Roquelaure, née aussi plus que personne que j’aie connu pour cheminer dans une10. Marie-Louise de Laval, fille de Guy de Laval, marquis de la Plesse, mariée le 20 mai 1683 au duc de Roquelaure, morte à Paris le 12 mars 1735 : « Mlle de Laval, dit Mme de Caylus (tome LXVI, p. 422 et 423), avoit un grand air, une belle taille, un visage agréable, et dansoit parfaitement bien. » On lit dans Saint-Simon (tome V, p. 77 et 78) : « Le Roi, épris de Mlle de Laval, fille d’honneur de Madame la Dauphine, la maria à Biran, fils de Roquelaure, duc à brevet, moyennant un autre brevet de duc pour lui… Le Roi eut toujours de la considération pour Mme de Roquelaure, née aussi plus que personne que j’aie connu pour cheminer dans une