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1680 dans sa retraite et son deuil[1]. Voilà Mme de Livry[2] très-affligée : elle perd tout.

J’ai vu les Chaulnes, qui ont reçu avec reconnoissance votre souvenir et vos remerciements[3]. J’ai embrassé Mme de Coulanges ; elle vous rembrasse[4], et me paroît fort aise de votre espèce de commerce. Elle a été à Saint-Germain, toujours fort caressée, fort gâtée. Elle étoit mal avec la comtesse de Gramont[5] ; l’abbé Têtu, quoiqu’il ne la voie plus, n’a pas laissé de vouloir faire cette paix : il l’a faite.

Monsieur le Dauphin demande à M. de Montausier quand Madame la Dauphine sera grosse ? Ils seront mariés demain à Munich ; il est, je crois, persuadé qu’elle pourra l’être en arrivant à Sélestat. C’est le prince son frère[6] qui l’épouse. On a envoyé[7] des habits magnifiques, que l’Électeur avoit demandés[8] pour lui et pour sa sœur ; mais en bien moindre quantité qu’il ne vouloit, parce que rien n’est égal aux magnificences que la maréchale de Rochefort porte à cette princesse. La dame d’honneur, les dames d’atour, les filles, la gouvernante[9], et toute la

  1. 30. « Et dans son deuil. » (Édition de 1754.)
  2. 31. Marie-Antoinette de Beauvilliers, femme de Louis Sanguin, marquis de Livry.
  3. 32. Cette première phrase n’est pas dans l’édition de 1754, qui commence ainsi la suivante : « J’ai vu Mme de Coulanges. »
  4. 33. Dans notre manuscrit et dans les deux éditions de Perrin : « elle vous embrasse. »
  5. 34. Voyez la lettre du 24 novembre 1679, p. 97 et 98.
  6. 35. « C’est l’électeur son frère. » (Édition de 1734.) — Le mariage ne fut célébré à Munich que le 28 au soir. Voyez la Gazette du 10 février.
  7. 36. « On a envoyé d’ici. » (Éditions de 1734 et de 1754.)
  8. 37. « Qu’il avoit demandés. » (Édition de 1734.)
  9. 38. « La gouvernante, les hommes. » (Éditions de 1734 et de 1754.) — Voyez la note 9 de la lettre précédente, p. 205.