1680 pleins[1] du souvenir de votre bonne réception. Mlle de la Bazinière[2] est en religion, tout auprès de Mme de la Fayette[3] : quelques intérêts de famille, et une très-désagréable humeur, ont causé cette retraite, où elle s’ennuie fort. Mon fils est perdu, vous pouvez faire dire votre messe à saint Antoine de Pade[4] : il n’est pas encore revenu à Nantes. Pour avoir trop à dire là-dessus, je ne dis rien. Il y a deux mois qu’il seroit ici, s’il avoit retranché de son voyage les jours qu’il a donnés aux plaisirs charmants qu’il a trouvés en basse Bretagne. Il est allé passer les Rois à cinquante lieues de Nantes ; il a passé par Saint-Brieux, dont l’évêque[5] est nommé à l’évêché de Poitiers. Je regarde toujours ce qui se passe pour les évêchés, à cause de notre bel abbé. La maison[6] part jeudi pour aller au-devant de cette princesse, dont la physionomie ne promettoit pas tant de bonheur. Celle qui vous aime tant[7] me paroît bien aimable de conserver si longtemps et de si loin un si bon goût. Mme de Solre[8] n’est point à Paris : je crois qu’elle auroit envoyé ici, ou que j’aurois entendu parler d’elle.
- ↑ 6. « Tout pleins. » (Édition de 1754.)
- ↑ 7. Voyez plus haut, p. 113, note 64.
- ↑ 8. Sans doute au couvent du Calvaire. Voyez tome III, p. 230, note 3.
- ↑ 9. Saint Antoine de Padoue, franciscain portugais, mort en 1231, à l’àge de trente-six ans, canonisé dès 1232. On l’invoque pour retrouver les choses égarées. — Perrin, dans sa seconde édition (1754), a supprimé la plaisanterie et resserré ainsi la phrase : « Mon fils n’est point encore à Nantes. »9. Saint Antoine de Padoue, franciscain portugais, mort en 1231, à l’àge de trente-six ans, canonisé dès 1232. On l’invoque pour retrouver les choses égarées. — Perrin, dans sa seconde édition (1754), a supprimé la plaisanterie et resserré ainsi la phrase : « Mon fils n’est point encore à Nantes. »
- ↑ 10. Hardouin Fortin de la Hoguette, évêque de Saint-Brieux depuis le 3 mai 1676, fut nommé par le Roi, le 19 janvier 1680, à l’évêché de Poitiers, et occupa ce siège jusqu’en 1685.
- ↑ 11 La maison de la Dauphine : voyez la note 9 de la lettre précédente. — Le texte de 1754 donne demain, au lieu de jeudi.
- ↑ 12. Anne-Elisabeth de Lorraine, princesse de Vaudemont. (Note de Perrin.)
- ↑ 13. Anne-Marie-Françoise de Bournonville fille d’Alexandre