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1679 étoit très-mal de sa petite vérole. Du Chesne[1] a demandé une assemblée de tous les médecins du monde : la fièvre est redoublée, et la petite vérole séchée et devenue verte ; cela ne vaut rien, et pourroit bien nous donner un beau sujet de réflexion. Voilà un laquais de Mme de Coulanges qui vient de Paris, et qui m’assure que M. de la Roche-Guyon se porte mieux : ma pauvre enfant, je vous en demande pardon[2]. Mon fils ne me parle que de vous dans ses lettres, et de la part qu’il prend à la douleur que j’ai de vous avoir quittée : il a raison, je ne m’accou-

    quis de Louvois, morte le 18 novembre 1735, à l’âge de soixante et onze ans. « Rogue, dit Saint-Simon (tome XI, p. 39 et 40), avare à l’excès, sans esprit que silence, ricanerie, malignité qui lui avoit fait donner le nom de Monseigneur le Diable, force gloire et bassesse tout à la fois, et un long usage du monde en supplément d’esprit, il fit la charge de grand maître de la garde-robe servilement, sans nul agrément, en valet assidu et enragé de l’être. Son nom sonore à trois syllabes, car il prit celui de son père qui, après avoir retenti dans les partis, s’étoit fait craindre dans les cabinets, lui donna un reste de considération qui ne passa guère un certain étage, et qui ne trouva en soi nul appui. Sans table, sans équipage, mais de grands biens, une cour de caillettes de Paris les soirs chez sa femme, avec un souper et des tables de jeu, et grande bassesse avec la robe qui leur fit gagner force procès. » Voyez encore sur lui la lettre du 8 août 1685.

  1. 11. Sans doute celui qui est plusieurs fois mentionné par Dangeau, et qui fut médecin des enfants de France en 1693, premier médecin du duc de Bourgogne en 1699, et mourut à quatre-vingt-onze ans en mars 1707. Voyez le Journal de Dangeau, tomes IV, p. 403 ; VII, p. 172 ; XI, p. 320.
  2. 12. Quand Mme de Grignan apprenoit quelque mauvaise nouvelle, elle s’arrangeoit là-dessus ; mais lorsque après cela on venoit lui dire que la nouvelle étoit fausse, ou que la personne qu’on lui avoit dépeinte à l’extrémité, se portoit mieux : « Je n’aime pas, disoit-elle plaisamment, qu’on change mes idées ; et que deviendront mes réflexions passées ? » On sent bien que ce raisonnement n’a rien de sérieux, et que c’étoit un pur badinage entre la mère et la fille. Voyez la lettre du 26 novembre 1670, tome II, p. 17. (Note de Perrin, 1754.) — Cette fin de phrase n’est pas dans l’édition de 1734.