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1680 maison du seigneur[1], honore la personne nommée. Tout est rehaussé[2]. Autrefois les dames d’honneur de la Reine étoient des marquises, et toutes les grandes charges de la maison du Roi étoient aux seigneurs : présentement tout est duc, tout est maréchal de France[3], tout est monté.

M. de Pompone est revenu pour finir ses affaires ; on va le payer. Je vois assez souvent Mme de Vins, qui n’ayant rien de nouveau à vous mander, ne vous écrit point, pour ne pas vous obliger[4] d’écrire inutilement. M. de Bussy et sa fille[5] ont dîné ici deux fois ; ils ont en vérité bien de l’esprit ; ils m’ont fort priée de vous faire leurs compliments. Le petit Coulanges est ici, tout comme vous l’avez vu ; la maréchale de Rochefort l’emmène avec elle au-devant de Madame la Dauphine : je lui conseille de faire ce voyage, n’ayant rien de mieux à faire[6] ; et peut-être qu’en écrivant[7] de jolies relations, cela pourra lui être bon. Adieu, ma très-chère : je ne sais rien ; je crois même qu’en faisant mes lettres un peu moins infinies, je vous jetterai moins de pensées et moins d’envie d’y répondre : c’est ce que je desire, ne pouvant jamais vouloir que ce qui vous est avantageux.

Mon fils est retourné en basse Bretagne faire les Rois ; c’est une belle fête ; je la passai seule au coin de mon feu[8] ; il assure qu’il sera ici le 20e : Dieu le veuille !

  1. 12. « Toute place pour laquelle on est choisie dans la maison du seigneur. » (Édition de 1754.)
  2. 13. « Tout est rehaussé maintenant. » (Ibidem.)
  3. 14. « Aujourd’hui tout est duc et maréchal de France. » (Ibidem.)
  4. 15. « Pour ne vous point obliger. » (Ibidem.)
  5. 16. Mme de Coligny.
  6. 17. Les mots « n’ayant rien de mieux à faire » manquent dans le texte de 1734.
  7. 18. « Et peut-être que d’écrire. » (Édition de 1754.)
  8. 19. Ces deux derniers membres de phrase manquent dans l’édi-