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1680 mais le jeune prince et les courtisans n’y mordirent point : cette transplantation les blesse autant qu’elle charme la mère. Cependant tout est réglé et signé en Portugal : je ne sais comme la Providence démêlera ces divers intérêts. Ceux de M. de Pompone ne sont pas encore réglés : il a sa démission, et n’a point d’argent[1] ; il est retourné à Pompone. Mme de Vins est ici ; elle pensoit aller à Saint-Germain : elle a voulu en demander l’avis de Mme de Richelieu, qui est ici[2] ; c’étoit une affaire que de la voir. L’abbé Têtu nous fit entrer ; Mme de Coulanges ne l’avoit pu. Elle attend donc sa réponse[3] pour faire ce voyage. Je fis vos compliments avec les miens à cette duchesse : je lui dis que son mérite nous faisoit faire une sorte de compliment fort extraordinaire, qui étoit de nous réjouir avec elle de ce qu’elle n’étoit plus dame d’honneur de la Reine[4] ; qu’il n’y avoit qu’elle qui pût nous faire connoître qu’il y eût quelque chose au delà : cela fut paraphrasé, et son

    Marie d’Orléans, seconde fille de Monsieur et de Madame Henriette d’Angleterre. (Note de l’édition de 1818.)

  1. 5. « M. de Pompone a sa démission, et n’a point encore son argent. » (Édition de 1754.)
  2. 6. « Elle a voulu auparavant demander l’avis de Mme de Richelieu, qui est à Paris. » (Ibidem.)
  3. 7. « Mme de Vins attendoit donc la réponse de Mme de Richelieu. » (Ibidem.)
  4. 8. Mme de Richelieu étoit dame d’honneur de la Reine lorsqu’elle fut choisie pour être dame d’honneur de Madame la Dauphine. (Note de Perrin.) — Mademoiselle félicitait la Reine de ce changement. Voici ce qu’elle en dit dans ses Mémoires : « Mme de Créquy fut dame d’honneur de la Reine, en la place de Mme de Richelieu. La Reine ne perdit pas au change, car Mme de Créquy est la plus aimable et la plus sage personne du monde, sans intrigue ; Mme de Richelieu avoit un air bourgeois, tracassière qui ne savoit pas vivre. Depuis sa mort, la Reine a dit qu’elle n’étoit pas bonne, qu’elle rendoit de mauvais offices à tout le monde. » (Mémoires de Mademoiselle, tome IV, p. 416.)