Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 6.djvu/170

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

1679 mille écus d’or[1], comme on fait toujours avec ces couronnes, hormis que ceux-ci seront payés, et que les autres fort souvent ne font qu’honorer le contrat. Cette jolie noce se fera devant le 15e janvier[2]. Gautier[3] ne peut plus se plaindre : il aura touché cette année en noces plus d’un million. On donne d’abord cent mille francs à la maréchale de Rochefort, pour commencer les habits de la Dauphine. Monsieur l’Électeur avoit mandé les marchands de Paris pour habiller sa sœur ; le Roi l’a prié de ne se mettre en peine de rien, et que, avec sa maison qu’on lui envoyoit, elle pourroit trouver[4] tout ce qu’elle pourroit souhaiter. Ce mariage[5] se fera avec beaucoup de dignité ; on ne partira qu’en février.

J’attendrai Gordes[6] avec impatience, et laisserai bien assurément écumer mon pot[7] à qui voudra, pour lui demander « Comment se porte-t-elle[8], et que fait-elle ? »

  1. 17. L’écu d’or, dit Furetière, « est une monnoie d’or qui… vaut maintenant 114 sous. »
  2. 18. « Vers le 15 de janvier. » (Édition de 1754.)
  3. 19. Voyez tome III, p. 76, note 15.
  4. 20. « Puisque, avec la maison qu’on envoyoit à la princesse, elle trouveroit, etc. » (Édition de 1754.)
  5. 21. « Le mariage. » (Édition de 1734.)
  6. 22. Voyez tome II, p. 509, note 6, et tome III, p. 275, note 2. — Le marquis de Gordes dont il est question dans ces lettres du tome II et du tome III, mourut, d’après Saint-Simon, en 1680 ; il est donc possible que ce soit encore de lui qu’il s’agisse dans cette lettre-ci, et dans celle du 3 janvier suivant, p. 169. Saint-Simon (tome I, p. 295) nous apprend de plus qu’il était frère de l’évêque de Langres (mort en 1695), qu’il fut comme son père (mort en 1642), chevalier de l’ordre et premier capitaine des gardes, qu’il vendit cette charge à Chandenier, qu’il devint ensuite chevalier d’honneur de la Reine, et fut père de Mme de Rhodes. — Sur son frère l’évèque de Langres et un neveu de celui-ci, voyez la lettre du 3 novembre 1688.
  7. 23. C’est-à-dire, je laisserai à qui voudra le soin de faire les honneurs de chez moi à ma compagnie. (Note de Perrin.)
  8. 24. « Comment se porte ma fille ? » (Édition de 1754.)