Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 6.djvu/119

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

1679

maison étoient un peu au grenier. Nous verrons comme ils s’accommoderont de ce changement de théâtre. Elle a toutes les petites manières douces de Monsieur de Reims[1], dans un accablement qui la [rend[2]] incapable des petits détails. C’est un tourbillon que sa chambre. Ainsi je me tiens à la bonne le Moine. Madame y étoit malade : c’est d’où vient tout le mal ; elle se porte bien et réparera tout.

Nous avons lu et relu votre mémoire : c’est une pièce achevée ; il ne falloit pas moins de paroles ; le laconique seroit fort dangereux en pareille occasion. Votre mémoire est emporté, et serré, suivi, et vous sera renvoyé, et tout ira bien sur ma parole. Gardez-vous bien de me faire des réponses de la longueur de mes lettres ; songez, ma très-chère, que je n’ai de commerce qu’avec vous. Mon fils est en basse Bretagne, chez Tonquedec ; il vient, et depuis un mois je ne lui ai pas écrit[3]. Je ferai réponse à Mlle de Grignan. J’embrasse tout ce qui est autour de vous, et Pauline ; Mme de Mesmes la trouve bien jolie ; de Mesmes n’est pas encore revenu[4]. Ah ! que Mlle de la Bazinière[5] est mignarde[6] !

  1. 60. Son oncle, l’archevêque de Reims.
  2. 61. Nous avons ajouté ce mot ; il manque ici un verbe dans notre ancienne copie. La fin du paragraphe, depuis : « Ainsi je me tiens, etc., » n’est pas facile à comprendre. Nous reproduisons exactement le texte du manuscrit.
  3. 62. Ce dernier membre de phrase n’est pas dans le texte de 1754, et la petite phrase qui suit ne se lit que dans notre manuscrit.
  4. 63. « M. de Mesmes n’est pas encore arrivé. » (Édition de 1754.)
  5. 64. Marie-Anne de la Bazinière (Bassignire, dans notre manuscrit), sœur de Mme de Mesmes. Elle épousa le comte de Nancré, de la maison de Dreux, lieutenant général, gouverneur de Longwy et d’Arras. Voyez la lettre du 28 octobre 1671, tome II, p. 401, note 5, et la lettre du 24 janvier suivant. Sur son père, voyez la lettre du 8 novembre 1688.
  6. 65. Cette dernière phrase manque dans l’édition de 1754.