1679 que d’y joindre la crainte de vous voir malade, et dévorée par un air subtil, comme l’est celui de Grignan[1] Vous êtes injuste, si vous ne démêlez fort bien tous mes sentiments pour vous[2].
Langlade[3] m’est venu voir ce matin, et m’a donné part fort obligeamment de l’honneur qu’il aura dimanche d’être présenté et représenté au Roi par M. de Louvois : c’est encore un secret ; voilà de ces avances qui sont agréables, et que notre bon d’Hacqueville ne savoit point ; il vous laissoit bravement apprendre ces choses[4] par la Gazette. Langlade m’a priée de vous mander ceci de sa part, et qu’il ne souhaiteroit d’être heureux que pour vous faire venir des as noirs, et à M. de Grignan : sans raillerie, ce seroit un transport de joie pour lui, s’il pouvoit avoir quelque vue, faire souvenir, enfin contribuer à quelque chose qui vous fût agréable. C’est lui qui a fait le mariage qui se célébra hier magnifiquement chez M. de Louvois[5]. Ils y avoient fait revenir le printemps ; tout étoit plein d’orangers fleuris, et de fleurs dans des caisses. Cependant cette balance qui penche si pesamment de l’autre côté présentement, avoit jeté un air de tristesse qui tempéroit un peu l’excès de joie qui auroit été trop excessif sans ce crêpe[6]. N’ad-
- ↑ 31. La fin de cette phrase, depuis : « et dévorée, » ne se trouve que dans l’impression de 1754.
- ↑ 32. « Si vous ne démêlez sans peine mes sentiments tout naturels et tout pleins d’une véritable tendresse pour vous. » (Édition de 1754.)
- ↑ 33. Voyez tome III, p. 337, note 15, et une note de la lettre du 18 septembre 1680.
- ↑ 34. « Ces sortes de choses. » (Édition de 17S4.)
- ↑ 35. Madeleine-Charlotte le Tellier, fille de M. de Louvois, épousa le 23 novembre François duc de la Rochefoucauld et de la Roche-Guyon, (fils du prince de Marsillac et) petit-fils de M. de la Rochefoucauld. (Note de Perrin) à la lettre du 22 novembre précédent.)
- ↑ 36. Louvois avait espéré que Courtin, son ami et sa créature, serait pourvu de la charge rendue vacante par la destitution de Pom-