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firent tout ce vacarme. On dit que c’est dommage qu’il n’y en eût pas davantage[1] : je trouve à tout moment que le plus juste s’abuse ; le bon abbé même a trouvé quelquefois de l’erreur dans son calcul. Il vous embrasse de tout son cœur, et moi par delà tout ce que je puis vous en dire. Je pense[2] mille fois le jour à la joie que j’aurai de vous avoir, ma très-chère : croyez que de tous ces cœurs où vous régnez si bien, il n’y en a point où vous soyez plus souveraine que dans le mien.


579. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ AU COMTE DE BUSSY RABUTIN.

Trois semaines[3] après que j’eus écrit cette lettre (no 562, tome IV, p. 542) je reçus celle-ci de Mme de Sévigné.
À Livry, ce 18e septembre 1676.

Tout bon chien chasse de race[4] : vous voyez comme fait déjà notre petit Rabutin. Le voilà donc prisonnier. N’est-il point blessé ? Et comment le retirerez-vous ? Les rançons

  1. 13. Que le détachement n’ait pas été plus fort. » (Édition de 1754.)
  2. 14— La lettre se termine ainsi dans l’édition de 1754 : « Il vous embrasse de tout son cœur ; et moi, je pense mille fois le jour à la joie que j’aurai de vous avoir. »
  3. Lettre 579. 1. « Trois semaines » est une faute évidente de Bussy ; il faut lire « sept semaines. » À la suite de ces deux lignes d’introduction, on lit dans notre manuscrit ces mots ajoutés après coup et d’une autre main : « sur la prison du marquis de Bussy. »
  4. 2. Le manuscrit de l’Institut ajoute ici : « mon cousin. » Deux lignes plus loin il y a : « Et comment le retirerons-nous ? La rançon, etc. Je crois qu’il vouloit prendre le prince d’Orange. » À la fin de l’alinéa : « que je ne vous le dis. » Dans l’alinéa suivant : « C’est une contenance pour elle que d’avoir cet héritier. Le mariage de notre petite chanoinesse ne s’avance-t-il pas ? » Dans le dernier ali-