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1676 Le feuillet de politique à Corbinelli est excellent ; pour celui-là, il s’entend tout seul, je ne le consulterai à personne.

Enfin Philisbourg est pris ; j’en suis étonnée, je ne croyois pas qu’ils sussent prendre une ville : j’ai demandé d’abord qui l’avoit prise, si ce n’étoit point nous ; mais non, c’est eux[1]. Le Pont-Neuf a fait ce couplet sur l’air : Or écoutez, peuple françois :

Le maréchal de Luxembourg
Alloit secourir Philisbourg,
Car il est fort grand capitaine
Mais lorsqu’il fut près de donner,
Il survint un bois dans la plaine[2]
Qui l’empêcha de dégainer.

Le maréchal de Schomberg a donné sur l’arrière-garde des ennemis ; il auroit tout défait, s’il avoit eu plus de troupes avec lui ; quarante dragons plus braves que des héros y ont péri[3] ; un d’Aigremont tué sur le champ[4] ; le fils de Bussy, qui vouloit aller par delà paradis, prisonnier ; le comte de Vaux toujours des premiers ; mais le reste de l’armée étoit en repos[5], et cinq cents hommes

  1. 8. Cette phrase ne se trouve que dans notre copie et dans l’édition de 1734. Celle de 1754 la donne tout à la fin de la lettre du 21 septembre. La phrase suivante et le couplet ne sont également que dans notre copie et manquent aux deux éditions de Perrin. — Dufay capitula le 9 septembre, après trois mois de siège, mais il ne sortit de Philisbourg que le 17, avec tous les honneurs de la guerre. Voyez l'Histoire de Louvois par M. Rousset, tome II, p. 265 et 266.
  2. 9. Voyez ci-dessus, p. 23, et la note 3.
  3. 10. « S’il les avoit suivis avec plus de troupes ; quarante dragons y ont péri en héros. » (Édition de 1754-)
  4. 11. D’Aigremont était aide de camp de M. de Renel. Voyez dans la Correspondance de Bussy, tome III, p. 181, une lettre où le marquis de Bussy donne à son père les détails de l’action. — L’édition de 1754 porte : « tué sur la place. »
  5. 12. « Étoit dans l’inaction. » (Édition de 1754.)