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ne veulent pas. Je me porte très-bien du reste, et mes petits voyages de Paris me font un plaisir plutôt qu’une fatigue. Je ne prends point le serein, et pour la lune, je ferme les yeux en passant[1] devant, pour éviter la tentation del demonio. Enfin vous me persuadez si bien que ma santé est une de vos principales affaires, que dans cette vue je la conserve[2], comme une chose que vous aimez et qui est à vous : vous trouverez que je vous en rendrai un très-bon compte. Mon fils me mande que les frères de Rippert ont fait des prodiges de valeur à la défense de Maestricht ; j’en fais mes compliments au doyen et à Rippert[3]

Mercredi matin.

Je n’ai pas trop bien dormi, mais je me porte bien, et je m’en retourne seule dans ma forêt, avec une impatience et une espérance de vous voir, qui font continuellement les deux points de mon discours, c’est-à-dire de ma rêverie : car je sais comme il faut ménager aux autres ce que nous avons dans la tête. Je vous embrasse mille fois, ma très-belle et très-chère.


1676

576. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ À MADAME DE GRIGNAN[4].

À Livry, vendredi 11e septembre.

Vous me parlez bien plaisamment du Coadjuteur. Vous

  1. 8. « En passant devant le jardin. » (Édition de 1754.)
  2. 9. « Je la conserve et la ménage. » (Ibidem.)
  3. 10. Voyez plus loin, p. 63, note 15, et tome II, p. 81, note 7. — L’édition de 1734 donne à la suite de ces mots le texte de la lettre suivante, à partir de : « Mme Cornuel dit, etc. »
  4. Lettre 576 (revue sur une ancienne copie). — 1. Dans les éditions