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Pellisson, les Despréaux et les Racine. Qu’il soit aussi long qu’il voudra à reconnoître ce que je fais pour Sa Majesté[1], sa lenteur à me faire du bien ne me ralentira pas à en dire d’elle, et j’ai mes raisons de dire la vérité jusqu’au bout. Je fais depuis vingt ans tout ce que je puis pour faire dignement son éloge, et lui, fait tout ce qu’il peut, par son ingratitude, pour faire de cet éloge une satire[2].

J’ai bien de l’impatience du jugement de votre procès, Monsieur, car je crains qu’il ne vous fasse malade par la chaleur avec laquelle vous le sollicitez.

Je connois le bien et le mal de la cour, et le bien et le mal de la vie que je mène, et je vous assure que je me trouve mille fois plus heureux que je ne serois en ce pays-là, quelque bien et quelques honneurs que j’y eusse ; Mme de Coligny pense sur cela comme moi[3].


1679

* 722. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ À LA COMTESSE ET AU COMTE DE GRIGNAN.

À Paris, ce 4e juillet.

J’ai bien envie de me raccommoder avec vous, Madame : nos incivilités sont réciproques ; vous avez commencé la première à m’assurer que vous n’êtes point ma

  1. 6. Une correction de Bussy a substitué, dans notre manuscrit, « pour Sa Majesté, » à « pour lui ; » le manuscrit de la Bibliothèque impériale donne : « pour lui, » et à la ligne suivante : « à en dire de lui. ».
  2. 7. Cette phrase manque dans le manuscrit de ma bibliothèque impériale qui donne seul la phrase suivante.
  3. 8. Ma fille pense sur cela de même que moi. » (Manuscrit de la Bibliothèque impériale.)