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1678 mais vous en aurez bien davantage, quand vous saurez que Comines ne parloit de la nécessité des misères humaines que sur le sujet des grands princes de son siècle, et commençoit par son bon maître Louis XI, auprès duquel il trouvoit les particuliers fort heureux[1].

Vous m’avez fait un très-grand plaisir, Madame, de m’envoyer le couplet de Tallart : il est digne de l’approbation du bon ouvrier. Vous souhaitez que je vous apprenne celui qui l’a fait, si je le connois. Oui, Madame, je vous l’apprendrai, mais gardez-moi le secret, je vous en conjure : c’est notre ami Coulanges, seul capable de faire un madrigal aussi fin que celui-là, depuis que je n’en fais plus.

Le couplet de Mme de la Ferté a fort mal pris son temps, pour se faire estimer, de venir avec celui de Tallart : le premier est bon pour nous, et l’autre pour le Pont-Neuf. Ne craignez pas que je vous fasse d’affaires sur cela : je ne cite jamais personne sur les pasquins ; mais comme vous savez que je vous rends toujours conte pour conte, quand vous m’en avez fait quelqu’un, je vais vous donner aujourd’hui chanson pour chanson. Il n’est pas que vous n’ayez oui dire aussi dans les rues, sur l’air d’un menuet :

Sais-tu comme on parle en France
De Créquy et Luxembourg ?
On en fait la différence
Par Fribourg et Philisbourg.

Un ami de M. de Luxembourg n’a pu souffrir qu’on le

    mier ; à la ligne d’après : « N’appréhendez pas ; » un peu plus loin, Bussy a corrigé personne en mes amis ; la fin du paragraphe, depuis : « mais comme vous savez, » ne se trouve que dans le manuscrit de la Bibliothèque impériale.

  1. 2. Voyez ci-dessus, p. 495, note 2.