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Manque au rendez-vous qu’on lui donne ;
Cette prudence me surprend,
Car jamais sa maman mignonne
Ne s’avisa d’en faire autant[1].

Si vous connoissez celui qui a fait ce couplet, vous m’obligerez de me le nommer. En récompense, si je vois le P. Bouhours, je le prierai de me dire s’il ne sait point qui a fait la critique de la Princesse de Clèves.

Voici un autre couplet sur le même air du premier, qu’on dit que la duchesse de la Ferté[2] a fait contre son mari :

Que la Ferté ne m’aime pas,
Qu’il soit traître comme Judas,
Qu’il s’enivre comme Silène,
Qu’il soit cocu, battu, content,
Qu’il soit fils d’un gros capitaine,
Tout cela m’est indifférent.

Je vous prie, mon cousin, de ne me jamais citer en chantant cela, car je les entends dans les rues et je vous les envoie pour vous divertir : je ne veux point d’affaire avec ces dames-là. Le couplet de Mme de la Baume auroit été digne d’être du nombre de ceux qu’on faisoit autrefois sur les airs de Baptiste

[3].

Je vous fais toujours des amitiés de la part de Mme de Grignan.

  1. 3. À côté de ce couplet on lit à la marge, dans le manuscrit de la Bibliothèque impériale, le nom de Coulanges, écrit d’une autre main que celle de Bussy.
  2. 4. Marie-Isabelle-Gabrielle-Angélique de la Mothe-Houdancourt, fille du maréchal, sœur cadette des duchesses d’Aumont et de Ventadour, épousa le 18 mars 1675 Henri-François de Saint-Nectaire, duc de la Ferté, fils du maréchal, qui mourut en 1703, dans sa quarante-septième année. Quant à la duchesse de la Ferté, elle vécut jusqu’au mois d’avril 1726 : voyez la lettre du 31 janvier 1680.
  3. 5. Lully.