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1678 que vous pensez sur la demande que vous me faites[1]. J’ai appris la bonne affaire que vous avez faite pour M. de Rohan et pour Mlle de Vardes.

Je trouve qu’en quelque pays que vous puissiez aller, vous ne sauriez mieux faire que de passer par la Bourgogne. Je passerai l’hiver ici ou à Autun, en fort bonne compagnie. Je pars après-demain avec ma fille pour l’Auvergne[2]. Je suis d’accord avec vous que si nous étions chargés de faire l’histoire du Roi, nous ne gâterions pas la matière.


à madame de grignan.

Vous seriez reçue dans le chorus, Madame ; la princesse Comnène[3] n’en savoit pas plus que vous. Ce n’est pas que si j’étois à la place du Roi, vous fussiez jamais mon historienne : je vous donnerois de plus nobles emplois ; et si vous n’écriviez pas ma vie, au moins la rendriez-vous plus heureuse.

Il est vrai que M. de Luxembourg a fait une action bien extraordinaire ; mais ce qu’a fait le prince d’Orange est une espèce d’assassinat, qui mériteroit qu’on en informât, si le peu de justice qu’il y a dans le monde pouvoit faire espérer qu’il fût châtié.

Vous me mandez que vous avez vu quelques gens fort contents de mes ouvrages[4] : plût à Dieu qu’ils l’eussent

  1. 4. Dans la lettre précédente, p. 481, Corbinelli a demandé à Bussy si le style de la Princesse de Clèves lui semblerait bon pour l’histoire.
  2. 5. « Je pars après-demain pour faire un petit voyage en Auvergne avec Mme de Coligny. » (Manuscrit de la Bibliothèque impériale.) Ce manuscrit ajoute, à la fin du paragraphe : « nous serions assurément ses Comines. »
  3. 6. Voyez ci-dessus, p. 278, note 11.
  4. 7. « Des gens bien contents de quelques-uns de mes ouvrages. » (Manuscrit de la Bibliothèque impériale.) Ce manuscrit porte, quatre lignes plus loin : « plus d’envie que j’en ai, » et à la fin du paragraphe : « extrêmement, » au lieu de « infiniment. »