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l’autre jour, je n’aurois pas traité avec la présidente Baillet[1] ; mais je tiens mon affaire bonne, à moins que pour me faire dépit, elle eût la malice de mourir demain ; en ce cas, je l’avoue, je suis attrapée.


700. — DU COMTE DE BUSSY RABUTIN À MADAME DE SÉVIGNÉ.

Trois jours après cette lettre écrite, j’y fis cette réponse.
À Dijon, ce 12e août 1678.

Vous ne sauriez être plus aise que moi, Madame, de trouver que nous pensons les mêmes choses ; je m’en tiens fort honoré ; notre critique de la Princesse de Clèves est de gens de qualité qui ont de l’esprit ; celle qui est imprimée est plus exacte, et plaisante en beaucoup d’endroits[2]

Il ne faut s’affliger des bruits de guerre, ni se réjouir des bruits de paix ; un peu de patience et nous saurons à quoi nous en tenir ; je me fais cette leçon à moi-même aussi bien qu’à vous. Vous dites plaisamment que nous nous sommes trop tôt portés pour héritiers sur les louanges précipitées que nous avons données pour la

  1. 5. Nom du second mari de la présidente Frémyot voyez plus haut, p. 320, note 6.
  2. Lettre 700. — 1. Telle est la leçon des deux manuscrits. L’édition de 1818 et plusieurs autres ont un texte tout différent : « je m’en tiens fort honoré. J’ai vu la critique imprimée de la Princesse de Clèves (voyez plus loin, p. 480 et 481) ; elle est exacte et plaisante en beaucoup d’endroits ; mais elle a un air d’acharnement qui sent l’envieux ou l’ennemi, et qui ne fait point de quartier. Pour la nôtre, c’est une critique de gens de qualité qui donnent la vie après avoir désarmé. »