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Je l’ai vu, il est fort content. Je vous embrasse, Monsieur et Madame, et je n’oublierai jamais votre paysage de Chaseu, et la manière dont vous m’y avez reçue. Ma fille vous fait mille compliments à l’un et à l’autre. Mon fils est encore à l’armée, car ce n’est plus à la guerre, Dieu merci !


696. — DU COMTE DE BUSSY RABUTIN À MADAME DE SÉVIGNÉ.

Le même jour que je reçus cette lettre, j’y fis cette réponse.
À Bussy, ce 29e juin 1678[1].

Si je savois aussi bien apprêter des louanges, Madame, je vous en donnerois souvent, parce que vous en méritez, et pour m’attirer les vôtres ; j’en donnerois aussi quelquefois au Roi, parce qu’il en est digne, et pour m’en attirer des grâces : après cela je ne présumerois pas de toucher le cœur des adorateurs de Voiture[2].

Je vous rends mille grâces, ma chère cousine, des souhaits que vous faites pour mon retour, et pour mon retour agréable ; autrement j’aimerois mieux être ici : je vous assure que je ne m’y ennuie point du tout, et que si vous demeuriez d’ordinaire en Bourgogne, je ne voudrois jamais en sortir.

    fille du comte des Marets, morte le 7 décembre 1717. De ce mariage naquit une fille unique, Marie-Louise-Christine, qui épousa en 1705 Anne-Marie-Joseph de Lorraine, comte d’Harcourt et duc de Guise (1718), et fut mère des duchesses de Bouillon et de Richelieu.

  1. Lettre 696. — 1. La lettre est datée du 26e dans le manuscrit de la Bibliothèque impériale, qui la commence de la manière suivante : « Si je savois aussi bien apprêter des louanges que vous dites, Madame.
  2. 2. Le prince de Condé et Monsieur le Duc. Voyez la lettre précédente, p. 456.