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1678 une fort jolie charge : tout le monde nomme M. de la Trousse pour la remplir ; mais on le nomme à tout ce qui est à donner et il n’a encore rien. J’ai reçu des nouvelles de tous nos parents ; ils se portent tous fort bien. Un des frères de la comtesse de Gramont[1] a congé de s’en revenir, et un autre que le duc d’York[2] demande. J’en suis très-fâchée : il me semble que c’est diminuer votre bonne compagnie, et vous n’en pouvez trop avoir, mon très-cher Comte, pour dissiper l’ennui que je sais qu’on trouve à Aix. Je me fais l’honneur de croire qu’il est aussi grand pour vous[3], quand je n’y suis pas, que pour moi quand vous me manquez. Vraiment je serai bien en colère an retour du Roi, de songer que son voyage n’a été que d’un moment, et que le vôtre, qui en dépendoit, ne finit pas en même temps[4]. On parle toujours de paix, et que l’Espagne la veut enfin à quelque prix que ce soit ; la Flandre est si assurée au Roi, en cas que la guerre dure seulement un an, que l’on ne sait s’il y voudra consentir, quelque avantageuses que soient les propositions.

Bonsoir, mon très-cher Comte : j’ai encore trois lettres

    delle » d’Ypres dans la nuit du 24 au 25 ; il ne mourut que l’année suivante, le 7 septembre 1679, et eut Montclar pour successeur. Voyez Pinard, Chronologie historique militaire, in-4o tome IV, p. 271.

  1. 9. Elisabeth Hamilton, dame du palais de la Reine.
  2. 10. Le duc d’York, depuis Jacques II, était alors en Angleterre.
  3. 11. Il y a dans l’autographe, par suite d’une méprise évidente, moi, au lieu de vous. Mme de Grignan avait d’abord écrit : « aussi grand pour moi quand vous je n’y suis pas, que pour vous quand vous me manquez » ; puis elle a effacé lnlde premier vous et corrigé le second en moi.
  4. 12. Le Roi était parti de Saint-Germain le 7 février ; il y revint, comme nous venons de le dire, après une absence de deux mois. Le comte de Grignan avait été obligé de retourner dans son gouvernement : voyez la lettre de Mme de Sévigné du 8 février précédent, p. 411. — Au lieu de voyage, Mme de Grignan avait d’abord écrit le mot départ, qu’elle a raturé pour mettre voyage au-dessus de la ligne.